Dans le monde, 44 % des nouvelles contaminations au VIH concernaient des femmes et des filles (toutes tranches d’âge confondues) en 2023. L’épidémie de VIH se hisse parmi les premières causes de décès chez les femmes de moins de 50 ans.
Les femmes, en particulier les jeunes filles, les femmes trans, les migrantes et les travailleuses du sexe, se retrouvent parmi les groupes les plus vulnérables face à l’épidémie de VIH/sida. Des facteurs biologiques et sociaux les exposent davantage au risque d’infection. Notamment, les violences physiques ou sexuelles subies par plus d’un tiers des femmes dans le monde augmentent significativement leur vulnérabilité au VIH.
Facteurs de Vulnérabilité
Les femmes sont exposées au VIH en raison de divers facteurs biologiques. Leur anatomie, avec une plus grande surface de muqueuse exposée aux virus pendant les rapports sexuels, ainsi que la fragilité des parois vaginales, augmentent les risques d’infection. De plus, certaines périodes de la vie d’une femme, telles que les règles et la grossesse, comportent un risque accru de transmission.
Sur le plan social, les femmes, en particulier les migrantes et celles en situation de précarité, rencontrent des obstacles à l’accès aux soins et à la prise en charge. Les violences physiques et sexuelles auxquelles elles sont souvent confrontées compliquent la négociation du port du préservatif et le partage de leur statut sérologique.
Des chiffres alarmants
En Afrique subsaharienne, la situation est particulièrement préoccupante. Trois nouvelles infections sur quatre chez les adolescents de 15 à 19 ans touchent des filles, atteignant même plus de 80% dans certains pays. Les jeunes femmes de 15 à 24 ans sont jusqu’à 8 fois plus susceptibles d’être infectées par le VIH que les garçons. Il est crucial d’agir rapidement pour inverser cette tendance, d’autant plus que la population des moins de 25 ans devrait doubler dans les dix prochaines années dans cette région.
En France, environ un tiers des nouvelles découvertes de séropositivité chaque année concerne des femmes, dont 63% sont des migrantes.Ces données appellent à des mesures urgentes pour protéger et soutenir les femmes face à l’épidémie de VIH/sida.
défis de la prise en charge
A la précarité qui caractérise une majorité des femmes vivant avec ou exposées au VIH s’ajoutent des difficultés dans la prise en charge médicale. D’abord parce que les traitements sont conçus sans les prendre en considération. Dans les essais cliniques pour la mise au point de nouveaux traitements, elles ne représentent que 15 à 20 % des personnes incluses dans les cohortes. Ainsi les femmes subissent davantage d’effets secondaires des traitements en raison de spécificités biologiques non prises en compte.
De la même manière, les interactions entre les traitements ARV et la prise d’hormones encore mal connues affectent la prise en charge et la prévention (en particulier par la PrEP) des femmes trans, particulièrement touchées par le VIH.
engagements de Sidaction
Sidaction soutient des acteur·rices de terrain en France et à l’international, qui ont vite compris et pris en compte les besoins spécifiques des femmes en matière de prévention et de soins. Sidaction les accompagne ainsi à :
- « Formaliser » et développer leur approche genre, c’est-à-dire instituer des attitudes qui étaient souvent déjà intégrées à leur niveau : s’adapter aux horaires et aux occupations des femmes, prendre en compte leurs besoins spécifiques, aborder les questions de santé sexuelle globale, de violences basées sur le genre, de planification familiale, etc.
- Développer des services spécifiquement destinés aux hommes, car les stéréotypes de genre les affectent aussi et les éloignent souvent du dépistage et des soins, ou les conduisent à considérer que les femmes doivent porter seules la charge de la santé familiale.
- Promouvoir des femmes aux postes à responsabilité dans les associations et dans la recherche, fidèlement à l’un des principes fondateurs de la lutte contre le sida : « Rien pour nous sans nous ».