L’Organisation Mondiale de la Santé a classé les détenus parmi les populations prioritaires vers lesquels l’ensemble de ses programmes en santé doivent être déployés.
enjeux de santé publique
Partout dans le monde, la prévalence du VIH et des hépatites en milieu pénitentiaire est beaucoup plus élevée que dans la population générale. La prison est donc synonyme d’exposition accrue aux maladies infectieuses, notamment dans des contextes de surpopulation et d’insalubrité.
Dans certains pays, on estime que la prévalence de la tuberculose est près de 100 fois plus élevée, et celle du VIH 75 fois plus élevée chez les populations incarcérées.
Le développement rapide des épidémies de VIH, d’hépatites, de tuberculose dans le milieu pénitentiaire constitue aujourd’hui une menace majeure pour la population carcérale et pour la société en général puisque l’incarcération demeure transitoire.
La non-prise en compte de ces publics dans beaucoup de pays est une entrave à l’atteinte de leurs objectifs en matière de contrôle des épidémies. Il est urgent de permettre aux personnes détenues d’accéder aux moyens de prévention, de dépistage et de prise en charge qui sont aujourd’hui disponibles à l’extérieur.
Lutter contre l’épidémie cachée de VIH, principalement due à une petite minorité de personnes contaminées ignorant leur statut sérologique, constitue un défi majeur. Le VIH/sida est fortement concentré dans les prisons, nécessitant une réponse coordonnée entre les institutions carcérales et extérieures. Une sensibilisation de tous les acteurs et des pouvoirs publics est essentielle, et Sidaction travaille activement sur ce front depuis plusieurs années, en France et à l’échelle internationale.
Une Situation alarmante
Surpeuplé, avec un accès limité au dépistage, le milieu carcéral est propice au développement des maladies infectieuses, dont le VIH. La situation dans les prisons est particulièrement préoccupante :
- Prévalences du VIH et des hépatites beaucoup plus élevées que dans la population générale.
- Pratiques à risque fréquentes, liées à l’absence d’une véritable prévention/promotion de la santé en prison (absence d’outils de réduction des risques notamment).
- Environnement non-propice à la santé.
- Prise en charge sociale défaillante, avec une méconnaissance de la réalité de certains publics (transgenres, migrants…) par les personnels.
- Absence de formation du personnel (pénitentiaires/santé), dans les domaines de la prévention et de la promotion de la santé.
- Politiques de santé insuffisantes.
engagement de sidaction
Sidaction a engagé depuis de nombreuses années des actions vers les détenu.e.s pour faire reculer l’épidémie de VIH dans les prisons, partout dans le monde, en :
- Renforcant les capacités des associations soutenues, en menant des ateliers de formation, notamment.
- Développant des projets et travailler sur la sortie de prison, en impliquant des acteurs médico-sociaux et en mettant l’accent sur l’axe « dedans-dehors ».
- Capitalisant, valorisant et menant des actions de plaidoyer pour la prise en compte de la santé des personnes sous-main de justice.
- Participant à la recherche et à la transformation des politiques de santé publique en prison.
Pour réussir ces actions prioritaires, Sidaction encourage le suivi des personnes qui seront amenées à se mélanger à la population générale après leur sortie de prison. De plus, la prévention est mise en avant avec la distribution de préservatifs, de seringues, du Traitement comme Prévention (TASP) et de la Prophylaxie Pré-exposition (PrEP) afin de réduire la transmission du VIH en milieu carcéral. En outre, la promotion du traitement par injection à action prolongée vise à permettre aux détenus éligibles de rester discrets en prison.