En France, plus de la moitié des personnes vivant avec le VIH ont plus de 50 ans : La moyenne d’âge est aujourd’hui de 53 ans. A l’international aussi, grâce aux traitements, les personnes vivant avec le VIH vieillissent de plus en plus.
L’espérance de vie de ces personnes peut être équivalente à celle de la population générale mais elles font face à des défis supplémentaires dans leur quotidien. La prise en charge et la qualité de vie des personnes de plus de 50 ans vivant avec le VIH, en France et à l’international, sont parmi les enjeux émergents prioritaires pour Sidaction.
Les Enjeux
L’avancée en âge de ces personnes soulève de nouvelles questions individuelles et collectives. En plus de la prise en charge du VIH, elles doivent faire face à la survenue de comorbidités (risques cardiovasculaires, cancers, troubles neurologiques, métaboliques, diabètes, insuffisance rénale…), avec, en moyenne, 5 à 10 ans d’avance par rapport à la population générale. Cette situation nécessite un suivi médical et psychosocial global coordonné ainsi qu’un accès aux dispositifs de prévention adaptés.
A ces préoccupations, s’ajoutent les réalités de parcours de vie complexes. Dans un contexte où les discriminations autour du VIH sont fortes, les personnes vivant avec le VIH depuis 30 ou 40 ans ont été confrontées aux effets secondaires lourds des traitements, à des deuils précoces et répétitifs, à des carrières professionnelles souvent écourtées… Elles se retrouvent plus souvent en situation d’isolement et de précarité, éloignées des dispositifs de droit commun. Afin de répondre à leurs besoins, il est urgent de lutter contre les discriminations et de garantir l’ensemble des droits économiques et sociaux.
Dans toutes nos actions, nous veillons à ce que les personnes vieillissant avec le VIH restent actrices de leur parcours et de leurs choix et nous donnons la priorité à leur parole.
engagement de Sidaction
Ces défis appellent à des réponses transversales au sein de tous les axes d’intervention de Sidaction. Nous finançons en France et en Afrique francophone des projets de soutien aux personnes vieillissant avec le VIH mis en place par des associations partenaires.
Nous soutenons également des équipes de recherche sur ce sujet. En 2023, deux études sont en cours, avec le soutien de Sidaction : l’étude V.I.AGE sur les personnes vieillissant avec le VIH en établissement médico-social en Île-de-France, ainsi que l’étude « Grand âge et VIH », sur les personnes concernées au Cameroun et au Sénégal.
Sidaction a aussi constitué un groupe de travail « Vieillir avec le VIH » réunissant des personnes concernées et des personnes issues des champs associatif, médical, institutionnel et de la recherche. Le groupe a pour objectif d’identifier les besoins des personnes vieillissant avec le VIH, de valoriser les actions existantes, pour favoriser l’échange d’expériences et l’émergence de nouvelles initiatives. Plusieurs journées de mutualisation ont été organisées avec les acteur.ices concerné.es et les membres du groupe se réunissent régulièrement. Dans ce cadre, le groupe a publié un document regroupant les recommandations pour garantir le bien-être et une prise en charge de qualité aux personnes vivant avec le VIH de plus de 50 ans.
En parallèle, la précarité reste également un des défis les plus urgents pour les personnes concernées. Le basculement à la retraite est un moment de fragilité des ressources financières, pour des personnes qui ont souvent vécu des carrières hachées. Aussi, pour les bénéficiaires de l’AAH (allocation adulte handicapé), il faut anticiper, des mois avant, le basculement vers l’ASPA (minimum vieillesse) pour assurer la continuité des ressources. L’accès aux droits doit être garanti pour les personnes vieillissant avec le VIH.
Il est recommandé aux personnes vivant avec le VIH qui approchent l’âge de la retraite de se renseigner sur leurs droits et d’anticiper autant que possible leur passage à la retraite. Elles peuvent solliciter les associations si elles sont victimes de déni de droits ou de discriminations. L’accès à une retraite digne permettrait de réduire les situations de précarité.