vih Contre la haine et l’exclusion : la fierté et la solidarité

Visuel Contre la haine et l’exclusion : la fierté et la solidarité

Nous pouvons être fier.es des progrès réalisés depuis plusieurs années au niveau mondial dans le domaine de la lutte contre le sida, avec une baisse significative des nouvelles contaminations et du nombre de décès. Une évolution globale rendue possible par les progrès scientifiques en termes de traitements et de prévention. Des victoires contre l’épidémie obtenues grâce aux combats d’associations comme Sidaction, combats qui ont également abouti à des décisions politiques facilitant l’accès à ces progrès pour un nombre croissant de personnes dans le monde.

Mais nous connaissons également la fragilité de ces victoires. Dès lors qu’un pays stigmatise et criminalise des personnes sur la base de leur origine, de leur situation administrative, de leur genre, de leur orientation sexuelle ou de leur style de vie, dès lors qu’un gouvernement dresse des barrières légales empêchant l’accès aux outils de prévention et aux soins, dès lors qu’il réduit dans le même temps les libertés de la société civile et des associations, l’épidémie de VIH ne régresse plus.

Aujourd’hui, c’est en France que nous faisons face à ce risque en cas d’accession au pouvoir de partis d’extrême droite comme le Rassemblement National. Comment ne pas craindre en effet, au vu des mesures annoncées, les menaces pesant sur la santé des personnes les plus vulnérables, sur l’accès à la prévention pour toutes et tous et sur l’action associative de manière générale ? Les idées et les orientations politiques prônées par l’extrême droite, déjà mises en œuvre dans les villes qu’elle administre, nous laissent présager un avenir sombre et un recul dramatique dans les progrès réalisés en matière de lutte contre le sida.

D’ores et déjà, le Rassemblement National s’engage à mettre fin au dispositif de l’Aide Médicale d’Etat (AME), le réservant aux seules urgences vitales. Depuis plus d’un an, tous les acteurs du monde associatif et les professionnels de santé n’ont eu de cesse de démontrer les effets néfastes d’une suppression de l’AME sur la santé individuelle et sur la santé publique. Ils ont également mis en avant le poids humain et financier supplémentaire que cela représentera pour les hôpitaux et les services d’urgence dont chacun connait la situation dramatique. Pour ce qui concerne l’épidémie de VIH, l’un des principaux enjeux aujourd’hui est de pouvoir prévenir, dépister et traiter au plus tôt, et ainsi faire baisser le nombre de personnes découvrant leur séropositivité en stade sida. La suppression de l’AME entrainera l’effet contraire dès lors que l’accès aux soins sera retardé.

Faire croire par ailleurs aux français que leur accès à la santé s’améliorerait grâce à la suppression de ce dispositif de l’AME qui ne constitue que 0,5% de la dépense publique de santé est une faute morale et politique, lourde de conséquences.

Les objectifs que s’est fixé l’extrême droite dans la lutte contre l’immigration aura un effet dévastateur sur la vie des personnes vivant avec le VIH ayant pourtant retrouvé une certaine stabilité médicale, sociale et administrative, et ce plusieurs années après leur arrivée en France. L’extrême droite promet de renforcer les mesures d’expulsion de ces personnes sous prétexte de disponibilité des traitements dans leur pays d’origine. Mais chacun sait que la disponibilité théorique ne garantit pas un accès réel, et que d’autres raisons peuvent empêcher un retour en toute sécurité.

Et comme si cela ne suffisait pas, il menace de supprimer toute aide publique au développement pour les pays qui refuseraient le retour des personnes expulsées sur leur territoire. En faisant cela, il fragilisera les actions menées dans les pays concernés pour améliorer leur propre système de santé, et auxquelles contribue l’aide publique au développement fourni par notre pays.

En France, afin d’améliorer le niveau de connaissance des jeunes sur le VIH et les moyens de s’en protéger, Sidaction se bat pour une application de la loi de 2001 sur l’éducation à la sexualité à l’école, et plus largement pour une éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle tout au long du parcours scolaire. L’extrême droite s’y oppose depuis longtemps et trompe les électeurs et électrices sur un soi-disant « lobby LGBT » qui interviendrait auprès des enfants pour influencer leur orientation sexuelle ou toute affabulation de ce type. En s’opposant à la réelle application de cette loi et à l’intervention des associations sur ce sujet en milieu scolaire, l’extrême droite empêche de fait l’accès à une information éclairée auprès des jeunes qui leur permet d’avoir accès un jour à une sexualité épanouie, consentie et protégée. Elle portera ainsi la grande responsabilité d’une reprise de l’épidémie de VIH parmi les jeunes.

Si depuis la création de Sidaction, nous n’avons eu de cesse de répéter que la lutte contre le VIH était une lutte politique, c’est bien parce que les progrès scientifiques, auxquels Sidaction contribue grâce à ses donateurs, n ’ont de sens que si les acteurs politiques mettent tout en œuvre pour que l’ensemble des personnes, où qu’elles vivent, y aient accès.

C’est ce pour quoi nous nous battons avec force depuis 30 ans en tant que membres de la communauté scientifique et médicale, en tant que membres d’associations de terrain, en tant que personnes vivant avec le VIH. Et quelle que soit l’issue du scrutin du 7 juillet prochain, nous continuerons de défendre une France, un monde, où chaque personne vivant avec le VIH ou exposée au risque de contamination aura un accès équitable et non discriminant à un parcours de santé de qualité, où les progrès de la recherche scientifique et médicale bénéficieront à toutes et à tous, ici et ailleurs.

À la haine, nous répondons la fierté de défendre nos droits, nos vies, face aux vents contraires de l’intolérance.

À la haine, nous répondons la fierté de résister, de lever nos voix contre l’injustice.

À la haine, nous répondrons toujours la fierté de bâtir un monde plus juste et plus solidaire.

Pr Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel de Médecine 2008, présidente de Sidaction

Florence Thune, directrice générale de Sidaction

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