L’Europe de l’Est est actuellement la seule région du monde où la prévalence du VIH et le nombre de décès liés au VIH continuent d’augmenter.
Selon le rapport de Global Aids, l’Europe de l’Est et l’Asie centrale comptaient 160 000 personnes nouvellement infectées par le VIH (augmentation de 48 % depuis 2010) et enregistraient 44 000 décès liés au sida en 2021 (32 % de plus qu’en 2010). Selon l’ONUSIDA, seules 63 % des personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique, et 81 % d’entre elles étaient sous traitement.Développer les services de prévention et l’accès aux traitements, mais également les actions de plaidoyer est nécessaire afin de lutter plus efficacement contre l’épidémie de VIH.
Des politiques répressives
Les politiques répressives et les fortes discriminations à l’encontre des groupes les plus vulnérables, comme les personnes LGBT+, les personnes usagères de drogues et les travailleur.ses du sexe, représentent les facteurs principaux de difficultés d’accès aux soins et de propagation du VIH en Europe de l’Est. Les financements de Sidaction dans cette région sont donc principalement orientés sur des projets à destination des populations les plus marginalisées.
Des financements ciblés
Sidaction finance depuis plusieurs années des associations en Roumanie, Russie et Ukraine proposant des services visant à améliorer l’accès au dépistage, le conseil, les services de prévention, les consultations médicales et le soutien psychologique pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et pour les personnes transgenres, ainsi que des formations de personnels soignants afin d’améliorer l’accueil de personnes LGBT+ au sein des services de soins. Pour les personnes usagères de drogues et les travailleur.ses du sexe, des activités de réduction des risques liées à l’usage de drogues et des accompagnements individuels sont également proposés.
Des projets pionniers ont pu être soutenus tels que le premier et unique Checkpoint LGBT + (centre de dépistage communautaire) et le premier centre associatif de traitement de substitution aux opiacés en Roumanie. Une offre de services digitaux a également été développée en Ukraine, favorisant la prise de rendez-vous en ligne, anonymement, auprès de professionnels de confiance (médecins, psychologues, dermatologues,…), et permettant l’accès à des ressources dédiées et adaptées aux personnes LGBT+ sur le VIH, les IST et la santé sexuelle.
Les associations soutenues sont également très actives dans les domaines du plaidoyer pour la défense des droits humains afin de continuer à renforcer l’accès aux soins des personnes les plus marginalisées.
des activités réadaptées
La crise humanitaire provoquée par la guerre en Ukraine a eu un impact considérable sur l’accès aux soins du fait des attaques subies par les infrastructures dans le pays et du nombre conséquent de personnes déplacées dans toute la région. Dans ce contexte, Sidaction accompagne ses partenaires pour adapter les activités en fonction des évolutions de contextes et des difficultés liés à la guerre, afin de maintenir l’accès aux soins et au dépistage. Par exemple, l’association Tochka Opory, partenaire de Sidaction en Ukraine, a mis en place un service destiné à ses bénéficiaires afin de pouvoir contacter un psychologue, via une plateforme internet sécurisée. Aussi, l’association Carusel a pu organiser, dès le début de la guerre, l’accueil de personnes réfugiées venant d’Ukraine dans un centre d’hébergement mis à disposition par la Mairie de Bucarest.