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(Paris le 25 novembre 2020) Aggravation de la
précarité, isolement social accentué, santé mentale et physique dégradée, la
crise sanitaire frappe directement et durablement un grand nombre de personnes vivant
avec le VIH ou particulièrement exposées au risque de contamination. Malgré
cela, Sidaction et les associations soutenues en France et à l’étranger se mobilisent
pour venir en aide aux plus précaires et lutter contre deux virus à la fois. Et
quels que soient les obstacles, nous ne reculerons devant rien pour faire
reculer le VIH/sida.
C’est un
fait maintenant avéré et mesuré par de nombreuses études : l’épidémie de
COVID-19 a accentué les inégalités sociales et économiques. Comme le souligne
l’étude de la DRESS, « les personnes en situation de grande précarité,
sans domicile, réfugiés et migrants notamment, cumulent une forte insécurité
sanitaire, (.), des difficultés d’accès aux soins, ainsi qu’une forte
insécurité économique accrue par l’absence de moyens de subsistance liée à
l’interruption de leur activité par le confinement et l’absence d’allocations
sociales[1]. »
Les
associations soutenues par Sidaction interviennent auprès de ces personnes :
migrant.e.s, travailleur·euse·s du sexe, personnes vivant avec le VIH en grande
précarité. « Elles paient aujourd’hui le prix fort d’une crise
sanitaire qui a fortement détérioré leurs conditions de vie et nous
craignons qu’elles se retrouvent encore plus en 1ère ligne face au VIH/sida dans
ce contexte de vulnérabilité accrue » s’alarme Florence Thune,
directrice générale de Sidaction.
Sidaction
et les
associations de lutte contre le sida ont redoublé d’efforts pour lutter contre
deux virus à la fois, répondre aux urgences vitales des publics accompagnés et
éviter autant que possible une interruption des traitements contre le VIH. « Des personnes
migrantes sans papier n’osaient plus sortir de chez elles pour aller à la
pharmacie ou à une consultation médicale, de peur d’être interpelées par la
police à l’occasion d’un contrôle d’attestation de sortie » poursuit
Florence Thune.
Les
travailleuses du sexe ont subi elles aussi, et subissent encore, de terribles
conséquences sur leurs conditions de vie. Arrêt total de leurs activités sans
aucun recours possible aux aides publiques proposées, menace d’expulsion de
leur logement, santé mentale détériorée, mise en danger de leur santé, rien ne
leur a été épargné.
Les
inégalités, l’exclusion et les discriminations ont toujours fait le jeu des
épidémies. A cela s’ajoute en 2020 une baisse des activités de prévention et
de dépistage du VIH auprès de tous les publics partout en France. On estime ainsi qu’il manque près de
650 000 tests depuis la mi-mars par rapport aux projections attendues en
2020.[2]
Alors,
en cette fin d’année 2020, nous ne devons reculer devant aucun obstacle pour
faire reculer le virus du sida. Nous ne devrons reculer ni devant
l’indifférence ou la lassitude, ni devant ce qui fait aujourd’hui le lit de l’épidémie
de VIH, telles que les inégalités sociales, les discriminations ou les
politiques répressives, de celles qui placent les personnes migrantes en
situation d’exclusion, de celles qui exposent les travailleuses du sexe à la grande
précarité et aux risques accrus de contamination par le VIH. Et encore
moins, devant une autre épidémie, celle de la covid19.
Pour faire un don à
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[1]
Les inégalités sociales face à l’épidémie de Covid-19 > Les dossiers de
la DREES n° 62 > juillet 2020
[2]
Chiffres communiqués par
Rosemary Dray-Spira, directrice adjointe du groupement d’intérêt scientifique
(GIS) Epi-Phare (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de
santé (ANSM) / Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM)), à l’occasion du
lancement du e-congrès de la Société française de lutte contre le sida
(SFLS) le 7 octobre 2020.