vih 1er décembre – Journée mondiale de lutte contre le sida : les inégalités, complices silencieuses du VIH

Visuel 1er décembre – Journée mondiale de lutte contre le sida : les inégalités, complices silencieuses du VIH

(Paris, le 26 novembre 2019) Trente ans de lutte contre le VIH/sida. Trente années et pourtant, l’épidémie est toujours active dans de trop nombreux pays. Malgré de grandes avancées scientifiques, les populations les plus précaires se retrouvent en 1ère ligne face au VIH. Les inégalités n’ont jamais cessé d’alimenter l’épidémie de VIH/sida et n’épargnent aucune région du globe. Pour mettre fin à l’épidémie, la lutte contre les inégalités est indispensable.

Retrouvez les visuels de la campagne « Le combat, notre seule destination » ici 

 

Aujourd’hui, les personnes vivant avec le VIH peuvent avoir une espérance de vie similaire à celles des personnes séronégatives si elles prennent les traitements assez tôt et y ont accès. Malgré cette avancée fondamentale, le virus continue de faire des ravages dans de nombreux pays en raison des inégalités : discriminations, précarité et politiques répressives constituent le terrain d’attaque du VIH.

 

Aucun pays n’échappe aux inégalités, même à quelques heures d’avion de Paris. En Russie, on constate par exemple une augmentation de 75 % des nouvelles découvertes de séropositivité en 6 ans car la population homosexuelle et les usagers de drogues sont constamment discriminés[1]. Accéder à certains soins, traitements ou informations devient compliqué, voire impossible quand les personnes doivent se cacher ou que la société les juge. A l’heure où nous disposons de moyens de prévention efficaces, les inégalités font obstacle à leur libre accès et constituent les principaux vecteurs de l’épidémie.

 

En France, près de 50% des migrants d’Afrique Subsaharienne vivant avec le VIH ont été infectés après leur arrivée dans le pays en raison notamment de leur situation de précarité[2]. « La récente décision du gouvernement français d’instaurer un délai de carence de 3 mois à partir de l’entrée sur le territoire français pour pouvoir bénéficier d’une couverture sociale va aggraver l’état de santé de ces personnes. Cette décision affaiblit encore plus une population déjà très vulnérable face au VIH et à de nombreuses autres pathologies. » déclare Florence Thune, directrice générale de Sidaction.

 

Certaines régions du monde présentent également  des situations très inquiétantes. Les blocages ne sont pas seulement médicaux, mais financiers, politiques et culturels. En Europe de l’est et Asie centrale, les usagers de drogues peuvent représenter plus de 40% des nouvelles infections[3]. Les lois répressives, comme aux Philippines, se substituent souvent aux politiques de santé publique et éloignent de facto les plus vulnérables des soins.

Beaucoup reste à faire en matière de prévention. Les jeunes filles, qui cumulent de nombreux facteurs de vulnérabilité (économiques, sociaux, culturels, religieux) sont très largement touchées par l’épidémie, notamment en Afrique Subsaharienne, où parmi les jeunes entre 15 et 19 ans, 4 nouvelles infections au VIH sur 5 concernent des jeunes femmes[4].

 

Quel que soit l’endroit, y compris en France, les programmes d’éducation par les pairs, entre jeunes, doivent être intensifiés pour informer ce public sur l’ensemble des questions relatives à la santé sexuelle et reproductive. La prévention au VIH doit être intégrée dans des dispositifs plus larges, afin de parler des IST, des rapports non-protégés, des grossesses précoces, du consentement, des violences sexuelles et des inégalités de genre.

 

« La lutte contre le virus du sida interroge en permanence la place de l’humain dans la société et les systèmes de santé. Les avancées scientifiques et médicales sont à saluer, et Sidaction y contribue grâce à ses donateurs, mais tous ceux qui en ont besoin n’en profitent pas aujourd’hui. Nous sommes témoins d’un système creusant chaque jour un peu plus les inégalités en termes d’accès à la prévention et aux soins. Si l’on ne combat pas ces inégalités au niveau national et international, tous les progrès acquis en 30 années de combat ne profiteront qu’à une poignée de privilégiés. » conclut Florence Thune.



[1] Source ONUSIDA (comparatif pour la période entre 2010 et 2017)

[2] Source Enquête ANRS- PARCOURS « Parcours de vie, VIH et hépatite B chez les migrants africains vivant en Ile de France »

[3] Source ONUSIDA

[4] https://www.unaids.org/fr/resources/fact-sheet

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