vih Confinement : les travailleur.se.s du sexe, encore une fois les grand.e.s sacrifié.e.s

Visuel Confinement : les travailleur.se.s du sexe, encore une fois les grand.e.s sacrifié.e.s

Depuis l’instauration du confinement, les travailleuses
et travailleurs du sexe (TDS) sont une nouvelle fois confrontéEs à
l’impossibilité de poursuivre leur travail. Ces restrictions engendrent une
précarisation extrême de ces personnes déjà vulnérabiliséEs.
Nos associations réclament des mesures de l’Etat dont l’indifférence actuelle
met en danger les vies des TDS.

Nos associations reçoivent des témoignages alarmants démontrant la précarisation des conditions de vie des travailleuses et travailleurs du sexe. « Comment vais-je payer mon loyer ? Comment vais-je nourrir mes enfants ? » sont des questions auxquelles nous n’avons pas de réponse, faute de moyens.

Avec la mise en place du confinement, l’ensemble des travailleurs et travailleuses du sexe se retrouvent, comme au printemps dernier, sans ressources. Malgré nos alertes, le gouvernement n’aura rien appris de l’expérience du précédent confinement, pendant lequel nos associations ont dû faire appel à la générosité du public, ayant reçu une fin de non-recevoir à nos demandes de la part de Marlène Schiappa.

Celle-ci avait affirmé qu’il était « très compliqué » d’indemniser les travailleurs et travailleuses du sexe alors qu’une enveloppe de 5 millions d’euros est votée chaque année pour venir en aide à celles et ceux souhaitant cesser leur activité. Ces crédits sont notoirement sous-dépensés à cause de conditions d’obtention arbitraires et abusives pour être en réalité redistribués vers d’autres programmes, comme cela a été révélé dans le rapport parlementaire des sénateurs Bocquet et Bazin. En 2018, seuls 12% de ces crédits, à savoir environ 600.000¤  sur les 5 millions, parvenaient aux travailleurs et travailleuses via l’allocation dite AFIS.

Une grande partie des travailleurs et travailleuses du sexe, comme la plupart des travailleurSEs de l’économie informelle n’ont actuellement accès à aucune aide de l’Etat. Elles et ils sont de fait très exposéEs au coronavirus par l’obligation de continuer à travailler et de prendre des risques pour survivre. Pour leur santé, celle de leur entourage et de l’ensemble de la population, l’Etat doit néanmoins urgemment prendre ses responsabilités.


Nous exigeons :

  • Un fonds d’urgence pour compenser la perte de revenu durant le confinement ;
  • Un moratoire sur les amendes, la pénalisation des clients et les arrêtés anti-prostitution ;
  • Un soutien financier aux associations organisant l’aide aux travailleuses et travailleurs du sexe, notamment pour le maintien dans le logement et les colis alimentaires ;
  • La régularisation des travailleurs et travailleuses du sexe sans-papiers sans quoi il est impossible d’accéder au travail dans l’économie formelle.
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