« C’était mon meilleur ami. Il est mort il y a deux semaines du sida, parce qu’il a refusé de se rendre dans un centre de santé pour avoir des antirétroviraux. Il avait peur d’être découvert et dénoncé en tant que gay. Malgré l’amour que je lui portais, je n’ai rien pu faire pour lui. »
En prenant la parole au MSM Global Forum, la pré-conférence spécifiquement consacrée aux hommes ayant des relations avec d’autres hommes (HSH), l’activiste Michael Ighodaro a levé le voile sur une histoire personnelle qui en résume malheureusement tant d’autres : au Nigéria, très nombreux sont les hommes contraints de vivre dans la peur et la clandestinité à cause de leur orientation sexuelle, au point de renoncer aux soins même en cas de maladie mortelle, comme le sida.
Le lien entre défense des droits des personnes et lutte contre le sida, qui structure depuis le début la réponse à l’épidémie, conserve donc toute son actualité. Ce n’est pas un hasard si l’un des mots d’ordre de cette vingtième conférence mondiale est « Nobody left behind » (personne laissé sur le bord de la route), soulignant la nécessité de se battre avec d’autant plus de vigueur et de détermination contre toutes les pratiques discriminatoires qui touchent les personnes vivant avec le VIH ou particulièrement vulnérables à l’épidémie.