Plus de 10 % d’augmentation des nouvelles infections dans trois Etats d’Australie au moins ont suffi pour que les autorités sanitaires déclarent la situation inquiétante.
L’histoire de l’épidémie d’infection à VIH est ancienne en Australie, qui a connu ses premiers cas en même temps que les pays occidentaux. Et beaucoup croyaient aujourd’hui l’épidémie sous contrôle. Mais avec 25 000 personnes vivant avec le VIH, et près de 1 200 nouvelles infections en 2012, l’épidémie reste très dynamique. Elle l’est notamment chez les hommes ayant des relations homosexuelles. Ils représentent près de 70 % des nouvelles infections, contre 25 % chez les personnes hétérosexuelles. La prévalence du VIH chez les hommes homosexuels est estimée à 11, 2 % !
L’Australie a été particulièrement efficace dans sa lutte contre l’infection à VIH parmi les personnes usagères de drogues. Des programmes d’échange de seringue et d’accès à des produits de substitution ont eu pour effet de réduire considérablement l’épidémie liée au partage du matériel d’injection.
Aujourd’hui, moins de 1 % des personnes usagères de drogue par voie intraveineuse sont séropositives.
La 20e conférence internationale sur le sida est l’occasion pour les autorités australiennes de tenter une nouvelle mobilisation contre l’épidémie, dans un pays contrasté et plus conservateur que son image dynamique et progressiste ne pourrait le laisser penser. Les droits des personnes homosexuelles ou migrantes sont jugés par de nombreux acteurs de la lutte contre le sida comme étant trop peu défendus ou promus, favorisant ainsi des discriminations toujours propices à l’épidémie.