vih Lutte contre les pandémies : les associations demandent à la France d’augmenter sa contribution au Fonds mondial

18 milliards de dollars US (soit 15,9 milliards d’euros) : c’est la somme que le Fonds mondial a besoin de réunir dans le cadre de la prochaine conférence de reconstitution de ses ressources qui se tiendra aux Etats-Unis à l’automne prochain. Pour y parvenir, une implication majeure de la France est indispensable. 

Ce montant, qui constitue une augmentation d’environ 30% par rapport aux 14 milliards USD réunis en 2019, se justifie par la nécessité de « remettre la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme sur les rails, pour accélérer le progrès vers le troisième Objectif de développement durable (ODD 3) – «Bonne santé et bien-être» et couverture sanitaire universelle – et pour renforcer la préparation aux pandémies », explique le Fonds mondial dans son communiqué de presse.

Pour la première fois depuis la création du Fonds mondial il y a 20 ans, la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme a reculé en raison du Covid-19, avec des impacts dévastateurs qui pourraient se faire sentir à long terme. En 2020, 104 millions de personnes ont été testées au VIH, une baisse de 22% par rapport à 2019, et 8,7 millions de personnes ont été bénéficiaires de services de prévention, soit 11% de moins qu’en 2019. Dans les pays où le Fonds mondial investit, un million de personnes en moins ont été mises sous traitement contre la tuberculose en 2020, passant de 5,7 millions en 2019 à 4,7 millions [1].

D’autre part, le Fonds mondial a apporté une réponse rapide et efficace à la lutte contre le Covid-19 dans les pays bénéficiaires de ses programmes grâce à son expérience dans la lutte contre les trois maladies et le renforcement des systèmes de santé et en tirant parti des synergies existantes. Il a ainsi intégré le déploiement de programmes de prévention et de préparation à de futures pandémies dans sa stratégie 2023-2028.

Le Fonds mondial a également su tenir un rôle pionnier dans la défense des populations clés et marginalisées, notamment en finançant largement l’approche communautaire en santé : par et pour les personnes concernées. On sait aujourd’hui que pour lutter efficacement contre les trois pandémies, et d’autant plus lorsque les personnes qui en souffrent sont stigmatisées voire criminalisées, la reconnaissance, le renforcement et la valorisation des systèmes de santé communautaire sont primordiaux.

Les associations françaises Action Santé Mondiale, AIDES, Amis du Fonds Mondial Europe, Coalition PLUS, Equipop, ONE, Sidaction, Solidarité Sida, Solthis, demandent à la France d’augmenter sa contribution au Fonds mondial pour les trois prochaines années et de participer ainsi à la mobilisation mondiale nécessaire pour mettre fin au sida, à la tuberculose et au paludisme d’ici 2030, renforcer les systèmes de santé et se préparer aux futures pandémies.

« Nous sommes en dehors de la trajectoire menant vers l’élimination du VIH/sida, de la tuberculose et du paludisme d’ici 2030 et seul un geste puissant de la part de la communauté internationale pourra permettre au Fonds mondial et à ses partenaires de continuer de répondre aux menaces sanitaires présentes et à venir. En tant que seconde donatrice historique et hôte de la précédente conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, et actuelle présidente du Conseil de l’Union européenne, la France doit porter cet engagement multilatéral et s’assurer de la mobilisation de ses partenaires pour faire de cette reconstitution un succès. Elle doit démontrer sa détermination à une véritable coopération et solidarité internationales et son attachement à la réalisation des Objectifs de développement durable en matière d’élimination du VIH/sida, de la tuberculose, et du paludisme », affirment nos associations.

« S’engager à augmenter la contribution française au Fonds mondial relève du bon sens dans ce contexte de crise sanitaire. Il s’agit d’un investissement dont les impacts auront des conséquences positives sur le long terme sur la santé des personnes dans les pays les plus pauvres, notamment sur les personnes les plus éloignées des systèmes de santé. Cette augmentation est par ailleurs nécessaire pour la bonne mise en ½uvre de la nouvelle stratégie du Fonds mondial, dans laquelle celui-ci s’engage à agir davantage et de façon plus concrète en faveur de la promotion des droits humains et de l’égalité de genre. Le Fonds mondial a sauvé 44 millions de vies depuis sa création. Aidons-le à en sauver des dizaines de millions de plus ».

Signataires : Action Santé Mondiale, Amis du Fonds Mondial Europe, Equipop, ONE, Sidaction, Solidarité Sida, Solthis

Note pour les rédactions :

[1] Rapport sur les résultats du Fonds mondial, septembre 2021

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