À l’occasion d’une journée de mobilisation en défense de l’hôpital public, associations, usagers du système de santé et patients alertent sur la destruction d’un «système d’accueil universel et inconditionnel» qu’ils ont «co-construit». Ils refusent que les victoires issues de leurs combats, «acquises souvent dans la douleur et au détriment de la vie de certain·es soient balayées d’un simple revers budgétaire».
Alors que les professionnels.les hospitaliers.es se réunissent à l’occasion d’une nouvelle journée de mobilisation le 14 février, nous, associations d’usagers du système de santé, de patients·es, de personnes en situation de handicap, de famille, de soignants leur apportons notre soutien. Nous revendiquons notre droit d’être pris·es en charge et soignés·es dans de bonnes conditions. Nous refusons d’assister à l’effondrement planifié d’un système d’accueil universel et inconditionnel que nous avons co-construit.
Depuis des décennies, nous nous battons sans relâche pour permettre à toutes et tous, sans distinction d’origine, de genre, d’orientation sexuelle, ou de statut social et administratif d’accéder à la santé. Nous estimons que permettre à chacun·e sans exception d’être en bonne santé, d’être soigné·e ou d’être sauvé·e lorsque la situation le requiert est le droit le plus élémentaire.«»
De nos luttes sont nées des victoires. Accès aux traitements des personnes séropositives, meilleure prise en charge des publics vulnérables ou des personnes en situation de handicap sont autant de combats menés qui aboutissent petit à petit à des résultats probants. Mais ces avancées ne pourraient exister sans une coopération préservée au sein de de l’hôpital public.
Malgré des tensions parfois inévitables, nous avons toujours travaillé ensemble, usagers·es, acteurs·trices de la prise en charge et soignants·es. Nous avons fait évoluer les pratiques médicales, les cadres habituels de l’exercice du soin – voire de la recherche – l’organisation des soins et la relation soignants·es/soignés·es.
Aujourd’hui, l’état délétère de l’hôpital laisse présager un retour en arrière néfaste. Comment tolérer, après 30 ans de lutte, que des personnes séropositives se voient aujourd’hui refuser des soins faute de moyens ? Comment accueillir des personnes sans papiers pour qui l’hôpital public est l’unique possibilité de soin quand d’autres cas nécessitent toujours une prise en charge plus urgente ? Comment s’assurer de la prise en charge digne de patients·es handicapés·es quand les soignants·es ne disposent pas des ressources nécessaires en temps et en argent ?
Si les plus précaires et vulnérables sont comme toujours les premiers·es à payer les pots cassés d’une politique d’austérité, la situation est telle que nous subissons aujourd’hui, toutes et tous, y compris nos enfants, la loterie parfois fatale d’une prise en charge aléatoire.
En rejoignant la mobilisation du collectif Inter-hôpitaux, nous réaffirmons notre soutien à un modèle sociétal qui comprend un accès inconditionnel à une santé de qualité et exigeons du gouvernement des moyens pour que les professionnels·les soient formés·es, travaillent dans des conditions dignes et bénéficient d’un matériel adapté.
Nous refusons que les victoires issues de nos combats, acquises trop souvent dans la douleur et au détriment de la vie de certain·es soient balayées d’un simple revers budgétaire.
Nous refusons le mépris du gouvernement pour les patient·es.
Nous refusons de nous voir privé·es de nos droits les plus fondamentaux : vivre et être soigné·es dignement.
Signataires :
Acceptess-T
Actions Traitements
Act-Up Paris
Act-Up Sud Ouest
AIDES
Arcat
Dessine-moi un mouton
Le COMEDE
Médecins du Monde
Nova Dona
Sidaction
Sol en Si