Plusieurs centaines de signataires refusent de voir se déliter les principes humanistes du système français et réclament une consultation nationale pour le préserver.
Nous, citoyens, habitants de France, soutenons l’appel lancé le 16 janvier par les mille médecins hospitaliers et cadres de santé dans les pages de Libération .
La dégradation des conditions de travail des personnels hospitaliers a un impact sur nos vies, dans leurs moments les plus délicats, lorsque nous sommes le plus fragile : accidentés, frappés par la maladie, grabataires, en fin de vie.
La qualité des soins et l’attention dont nous avons besoin sont de plus en plus menacées, malgré le dévouement et l’humanité des personnes à qui nous confions nos vies, nous laissant souvent, nous et nos proches, dans de terribles détresses.
La souffrance au travail des médecins, infirmiers, aides-soignants et du personnel paramédical nous concerne tous, alors que les cris d’alarme ne cessent de se multiplier dans tous les secteurs : urgences, pédiatrie, gériatrie.
Début novembre, le suicide d’un neurochirurgien sur son lieu de travail, dans un bloc opératoire du centre hospitalier universitaire de Grenoble, a conduit la ministre des Solidarités et de la Santé à commander un rapport sur les conditions de travail dans cet hôpital. Ce rapport met en évidence des services sous tension, des situations de conflit, de maltraitance et de souffrance au travail liées aux modes de gestion et de réorganisation des services imposés par le haut, sous pression budgétaire et sans concertation.
Nous sommes attachés à l’hôpital public et à notre système social de santé, qui nous garantit l’accès aux avancées médicales de pointe. Pourtant, certains services de soins sont vétustes, frôlant l’insalubrité, y compris dans certains hôpitaux des plus grandes villes de France. Cette situation est indigne de notre histoire collective. Notre système social de santé est notre bien commun. Son devenir ne peut se décider sans nous.
Nous refusons de voir ces principes humanistes de solidarité et d’accès pour tous se déliter en raison de logiques de rentabilité, de tarifications et d’organisations dogmatiques et inadaptées. Nous ne pensons pas qu’il existe une solution simple mais nous sommes persuadés que la sauvegarde de notre système de santé relève d’un choix de société qui nécessite un grand débat national.
L’hôpital est le lieu à partir duquel l’ensemble de notre système de santé peut être repensé : son organisation, son financement, son mode de gouvernance, la place et le lien avec la médecine de ville, la santé communautaire, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), qui sont aussi des lieux de grande souffrance humaine. C’est pourquoi nous appelons à l’organisation d’états généraux de la santé dans toutes ses dimensions et sur l’ensemble du territoire national. Ce grand débat démocratique est impératif et urgent.
Pour retrouver la liste des signataires : http://bit.ly/2nUeswu