CUP-Quali : Usage de cannabis chez les personnes vivant avec le VIH
Résumé du projet
L’usage de cannabis est fréquent parmi les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), même s’il demeure prohibé en France. Il est depuis longtemps associé à des bénéfices en termes de réduction des symptômes et/ou effets indésirables des traitements liés au VIH, et d’autres bénéfices lui sont de plus en plus attribués. Cependant, un usage à long terme de cannabis pose des risques variés. Notamment, les troubles liés à l’usage de cannabis (TLUC) entrainent une perte de contrôle sur leur usage et des de symptômes de sevrage en cas d’arrêt. La plupart de ces symptômes coïncident d’ailleurs avec des affections dont souffrent particulièrement les PVVIH (troubles du sommeil, etc.). Il semble donc particulièrement difficile pour eux de diminuer cet usage. Si une approche de réduction des risques (modifier les comportements pour réduire leurs conséquences néfastes, sans pour autant prôner l’arrêt) semble appropriée à ce contexte, il n’existe pas de médicament approuvé pour les TLUC ou son sevrage, et les interventions psychosociales ne montrent qu’une efficacité modérée.
Les données en France sur les motivations à l’usage de cannabis chez les PVVIH manquent. La perception des risques et l’évaluation du rapport entre bénéfices et risques associés au cannabis par les PVVIH n’est pas documentée, alors que les TLUC sont semble-t-il fréquents et porteurs de comportements addictifs impactant nécessairement le quotidien des usagers. De plus, il est crucial avant de proposer des interventions de réduction des risques de prendre en compte les attentes et motivations des usagers sur cette question. Nous proposons d’étudier ces questions par des entretiens individuels auprès de trente PVVIH usagers chroniques de cannabis aux profils divers. Les entretiens, de type biographique et de perception, permettront de connaitre l’ histoire des personnes vis-à-vis de leur usage, les problématiques rencontrées, d’expliciter leurs motivations et barrières à maintenir ou changer leur niveau d’usage, de connaître leur perception de leur propre consommation et d’évaluer leurs besoins et attentes en la matière. L’analyse des discours devrait permettre de mieux appréhender cet usage et son évolution chez les PVVIH dans leurs aspects sociologiques et ainsi tendre vers une meilleure prise en charge de ce comportement dans cette population spécifique.