Étude des pratiques de prévention du VIH d’hommes originaire d’Afrique francophone, demandant l’asile en France au motif de leur orientation sexuelle ou identité de genre.
Résumé du projet
Du point de vue de santé publique, l’enjeux principal de la lutte contre le VIH réside en deux principaux points. Dépister et traiter les 25 000 personnes vivant avec le VIH en France sans le savoir afin que l’effet préventif du traitement contre le VIH, découvert en 2008, leur permette de ne pas transmettre le virus. Sensibiliser aux bonnes pratiques en matière de prévention les populations les plus exposées au risque d’infection. Parmi les bonnes pratiques, on pense à l’usage du préservatif mais aussi à la PrEP, un traitement préventif contre le VIH destiné aux personnes séronégatives particulièrement exposées. L’enjeux est donc d’agir d’un côté sur les personnes susceptibles de transmettre le virus, et de l’autre sur celles qui sont le plus susceptibles de le recevoir.
À cet effet, l’enjeu consiste à atteindre les populations précitées, dites « exposées », qui se réunissent – à l’exception des HSH de milieu favorisé – par leur relative précarité et leur faible représentation dans les centres de santé sexuelle. Des actions de dépistage et de sensibilisation aux « bonnes pratiques préventives » sont menées en direction de ces populations, dans les lieux qu’elles fréquentent pour d’autres raisons comme les associations communautaires, à caractères sociale, les centre d’hébergement d’urgence… L’objectif de ce travail de recherche consiste à étudier et expliquer les usages différenciés d’hommes originaires d’Afrique subsaharienne francophone, demandant l’asile en France au motif de leur orientation sexuelle ou identité de genre, particulièrement exposés au VIH du fait de leur appartenance à deux catégories épidémiologiques « clés ». L’objectif est de comprendre les logiques qui entrainent le recours ou le non-recours au dépistage et à la PrEP. À cet effet, des entretiens répétés pendant toute la durée de leur procédure de demande d’asile ont été menés avec un groupe de 16 personnes et des observations ont été réalisés au sein d’une association LGBTI qui accompagne les demandeurs dans la procédure d’asile, permettant d’accéder aux récits de vie détaillés de 30 personnes et des morceaux d’histoire d’ environ 100 personne. Ces histoires de vies et les contextes immédiats permettent ainsi de donner du sens à aux usages en tentant de comprendre la position des personnes concernés. La 4ème année demandée à Sidaction sera entièrement consacrée à la rédaction du manuscrit de thèse et à la valorisation des résultats de l’enquête par la publication d’articles.