Genre, sexualité et lutte contre le VIH en Guyane
Résumé du projet
Ce projet de recherche s’intéresser à la mobilisation communautaire face au VIH en Guyane. Région française la plus touchée par le VIH, la Guyane fait face à des difficultés structurelles qui compliquent l’accès au dépistage et au soins. Dans ce territoire, les associations jouent un rôle important dans les possibilités d’accès aux services de soin. En France hexagonale, la réponse associative au VIH, a été très bien documentée, autour de communautés définies par l’épidémiologie (HSH, migrants, UDI, etc.). En Guyane, société issue de la colonisation, l’appartenance à des groupes ethno/culturels est communément mise en avant dans la définition de soi. La réponse communautaire à l’épidémie de VIH prend donc un sens différent, en mettant en avant d’autres types de communautés. Cette recherche, appuyée sur le projet doctoral de Charlotte Floersheim, entend documenter trois axes :
• Premièrement, quarante ans après le début de l’épidémie de VIH, il s’agira de retracer une histoire des enjeux de la lutte contre le sida en Guyane. Grâce à une perspective anthropologique, il s’agira de documenter la construction d’une réponse associative au VIH à travers les récits de ses principaux acteurs et actrices.
• Ensuite on cherchera à comprendre comment l’émergence et le développement de ces associations interrogent, mettent en tension et participent à la création de « communautés », en lien avec la société guyanaise. Avec un focus sur la médiation communautaire et les métropolitain·es, on analysera les définitions de la notion de « communautés » dans les pratiques associatives.
• Enfin, le projet vise à éclairer les modalités d’émergence et de constitution d’une communauté, à travers l’exemple des personnes trans, population qui fait l’objet d’interventions spécifiques des pouvoirs publiques dans le cadre du VIH. Il s’agira de documenter les évolutions autour des transidentités en Guyane.
Grâce à une méthode ethnographique articulant entretiens, observations et d’une immersion sur le temps long, on se donnera les moyens d’analyser les associations dans leur diversité – historique, thématique ou géographique. Il s’agira également d’accompagner des personnes trans dans leur quotidien et certaines de leurs démarches, en portant attention aux enjeux éthiques spécifiques à l’étude de populations minorisées. Après deux ans de crise sanitaire, le présent projet prendra en compte les évolutions et conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur les associations.