Se mobiliser pour le droit au séjour pour soins. Une ethnographie du découragement.
Résumé du projet
En France, un titre de séjour pour raison médicale peut-être accordé à une personne étrangère gravement malade depuis la loi dite Chevènement de 1998. Cette évolution législative a été obtenue à la suite de luttes contre l’ expulsion des étranger·es séropositif·ves où les associations de lutte contre le sida ont été très présentes. Le droit au séjour pour soins est cependant progressivement restreint par des législations indexées à des politiques migratoires sécuritaires. L’hypothèse principale de cette thèse est que la remise en cause du droit au séjour pour soins participe à des « politiques de découragement » menées par l’État français à l’encontre des étranger·es et des mobilisations en faveur du droit à la santé et au séjour des étranger·es. En contraste avec les victoires passées pour une prise en charge et une régularisation des personnes étrangères gravement malades dans les années 1990, je cherche à décrire les conséquences pour le secteur associatif du durcissement des politiques migratoires et les reconfigurations du travail de plaidoyer et d’ accompagnement sur les vingt dernières années.
Une ethnographie est menée principalement à Aides dans le cadre du programme de recherche « EthnoAides » financé par l’ANRS (2020-2023). Elle est complétée par des observations et des entretiens conduits dans une quinzaine d’associations et collectifs de défense du droit au séjour pour soins en France hexagonale. Une analyse des archives de cette mobilisation est en outre effectuée. La 4ème année de financement sera entièrement consacrée à la rédaction du manuscrit de thèse, à la valorisation des données de l’ enquête et à des restitutions aux acteur·rices de terrain rencontré·es