4ème édition de la Journée Scientifique Sidaction : la parole aux chercheurs

La Journée Scientifique, qui permet aux chercheurs financés par Sidaction de présenter l’avancement de leurs travaux, en est à sa 4ème édition. Ayant participé à plusieurs éditions, que représente cette journée pour vous ? Qu’en retenez-vous ?

Roland Marquet : J’apprécie beaucoup cette journée et je la trouve importante. En tant que chercheur en biologie moléculaire (les recherches du Dr Marquet portent sur l’étude des mécanismes moléculaires de la réplication du VIH-1, dans le but d’identifier de nouvelles cibles antivirales) j’ai peu de contact avec les jeunes qui étudient les aspects plus sociologiques du VIH. C’est très important pour nous d’avoir cette prise de conscience de ce qui se fait dans ces domaines. La multidisciplinarité de cette journée (de la recherche fondamentale aux sciences sociales, en passant par les aspects cliniques) est un point très positif. Je peux ainsi me tenir informé sur ces sujets éloignés de mes travaux, par exemple les projets de recherche menés en sciences sociales dans les pays du Sud. Cette journée donne une vision d’ensemble des sujets liés au HIV et complémente très bien les congrès internationaux auxquels j’assiste et qui sont bien plus spécialisés en virologie moléculaire.

Le Docteur Roland Marquet (UPR9002 – Institut de Biologie Moléculaire et Cellulaire – CNRS, Strasbourg), qui a présenté ses travaux lors de cette journée, a accepté de se prêter au jeu de l’interview.

Selon vous, que représente Sidaction et son engagement auprès des chercheurs?

RM : Le rôle que tient Sidaction auprès des chercheurs est pour moi essentiel. Mon laboratoire est régulièrement financé par l’association, que ce soit pour mes travaux ou le financement de jeunes chercheurs de l’équipe. C’est une aide précieuse qui s’est installée sur le long terme, puisque cela doit bien faire 15 ans, voire même depuis le début de Sidaction que je suis régulièrement soutenu. L’ANRS et Sidaction sont vraiment moteurs des travaux qui sont menés dans notre équipe. 

Pour finir, quels conseils donneriez-vous à un chercheur qui s’engage dans la lutte contre le HIV ?

RM : C’est une question un peu difficile, car cela dépasse le cadre même du HIV. Plutôt que des conseils, je peux partager mon avis sur l’état de la recherche en France. Je me rends compte que le contexte de la recherche française est plus difficile qu’il ne l’était à l’époque où j’ai débuté ma carrière. Malheureusement, la France perd de son attractivité d’année en année, et la situation est précaire pour de nombreux jeunes talentueux. Le nombre de postes ouverts aux concours de recrutement est limité, les salaires des chercheurs sont de moins en moins attractifs et le financement de la recherche est devenu une lutte permanente. Il n’est donc pas étonnant que le nombre de jeunes ne souhaitant pas entreprendre une carrière académique après la thèse augmente. Malgré tout, ce métier reste passionnant et il y a encore de la place pour les jeunes chercheurs ! Pour finir, mon conseil serait de s’attaquer aux grandes questions qui restent sur le HIV/sida et d’essayer d’aller de l’avant sur ces questions.