vih A Londres, un hôpital de pointe pour les PVVIH sur le point de fermer ses portes

23.03.20
Anthony Cotte
3 min
Visuel A Londres, un hôpital de pointe pour les PVVIH sur le point de fermer ses portes

A la fin de la décennie 80, dans un contexte difficile où les discours d’exclusion étaient légion et la désinformation portait directement préjudice aux personnes séropositives, le premier hôpital européen destiné à la prise en charge des personnes atteintes de maladies liées au VIH/sida ouvrait à Londres. Il est aujourd’hui, faute de soutien des pouvoirs publics, sur le point de fermer.

En 1988, Lady Diana se rendait dans le premier hospice européen destiné à la prise en charge des personnes atteintes de maladies liées au sida. Le Mildmay Hospital gagnait alors une aura internationale avec le cliché de la princesse de Galles serrant la main d’un patient. Un geste symbolique qui a permis de briser une partie de la stigmatisation entourant le VIH. Vingt-cinq ans plus tard, le Prince Harry inaugurait pour sa part le nouvel établissement londonien de l’association. Ces soutiens à forte visibilité n’ont pas pour autant rendu l’Hôpital Mildmay moins dépendant des financements publics. Celui-ci risque ainsi de fermer définitivement ses portes dans les prochains jours.

Une prise en charge à la pointe
Au fil des années, l’établissement hospitalier a pourtant changé d’orientation, passant des soins de fin de vie à une évaluation multidisciplinaire notamment pour les personnes souffrant de déficience neurocognitive et de difficultés neuropsychologiques dues au VIH et à d’autres comorbidités. A la pointe des soins spécialisés, il continue de répondre à des besoins nouveaux et souvent complexes. L’hôpital de 26 lits est géré par une organisation caritative qui œuvre également auprès des personnes vivant avec le VIH en Afrique de l’Est.

A l’heure où la Grande-Bretagne compte plus de 100 000 personnes séropositives [i], le directeur général de Mildmay, Geoff Coleman, regrette que le service national de santé britannique, qui finance son établissement à hauteur de 80 %, ait cessé d’envoyer des patients par mesure de réduction des coûts. Selon un récent article de la Fondation Thomson Reuters, ils ne seraient que dix patients présents dans les lieux à l’heure actuelle. Ceux-ci vont devoir chercher des services auprès d’autres établissements déjà surchargés et non spécialisés dans les soins du VIH. Une pétition incitant le gouvernement à réagir et incitant à empêcher la fermeture de l’hôpital a reçu 60 000 signatures à ce jour.

Face au Covid, un hôpital mobilisé
« Sur le plan financier, nous avons dû prendre, lors de l’année écoulée, (…) des décisions très difficiles sur ce que nous voulions faire. Cela a cependant permis aux administrateurs de prendre des mesures audacieuses et, au début de l’année, de convenir d’une nouvelle vision et une nouvelle mission », affirmait Geoff Coleman dans le dernier rapport d’activité de l’association. Pour information, le Mildmay Hospital coûte 540 £ (580 € au 21/03/2020) par semaine de moins que de garder un patient vivant avec le VIH dans un service de maladies infectieuses génériques dans un hôpital du National Health Service (NHS), le système de santé public en Angleterre. Sur ses réseaux sociaux, l’hôpital précise qu’il s’agit d’une économie de 28 000 £ (30 300 €) par an. « Au moment où le système de santé tente de faire face à Covid-19, le NHS devrait prendre des mesures pour que Mildmay reste financé et ouvert et à pleine capacité. Au lieu de cela, nous avons un service entièrement vide », peut-on lire sur la page Facebook de l’établissement.

Face à la situation sanitaire actuelle, et malgré une fermeture imminente, le Mildmay Hospital a fait savoir qu’il mettait à disposition ses lits et son matériel pour permettre de désengorger les centres hospitaliers de Londres. 

Notes

[i] chiffres 2018 – National Aids Trust

Agissez
Pour lutter contre le VIH/sida
Je donne
45€

Pour informer
24 personnes
sur le dépistage.

Faire un don
hearts

Pour contribuer à lutter contre le VIH

Nos actus

Toutes les actus
Restez informés En vous inscrivant à la newsletter
Vous acceptez que cette adresse de messagerie soit utilisée par Sidaction uniquement pour vous envoyer nos lettres d’information et nos appels à la générosité. En savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Partagez,
likez,
tweetez
Et plus si affinités