La mise au point d’un vaccin contre le VIH doit rester une priorité. Et il faut davantage faire converger cette recherche vaccinale et celle sur les traitements. C’est un des messages clés de la conférence HIVR4P qui s’est tenue fin octobre à Madrid.
« Les traitements antirétroviraux [ARV] sont aujourd’hui tellement efficaces qu’ils permettent de diminuer de façon drastique la transmission du VIH, indique Michaela Müller-Trutwin, directrice de recherche à l’Institut Pasteur (Paris). À tel point que, peu à peu, s’est diffusée l’idée que les traitements étaient de très bons outils de prévention, ce qui rendait moins urgent le développement d’un vaccin. »
Or la conférence de Madrid a clairement réaffirmé l’importance de la recherche sur le vaccin. « Plusieurs intervenants ont souligné qu’il n’était pas raisonnable de tout miser sur les traitements afin de protéger les populations de l’infection, explique Michaela Müller-Trutwin. Trop de personnes, en effet, arrivent tardivement au dépistage et 40% des personnes vivant avec le VIH dans le monde ne sont toujours pas sous ARV et peuvent donc continuer à transmettre le virus. »
Cette conférence a également relevé les points de convergence entre la recherche vaccinale et celle des stratégies thérapeutiques de guérison. « De nombreuses études portant sur les anticorps neutralisants à large spectre, qui donnent beaucoup d’espoirs pour le vaccin et pour le développement d’un traitement permettant la rémission chez des personnes déjà infectées, ont été présentées », précise la chercheuse. Et d’ajouter : « Les patients sont obligés de prendre des médicaments à vie. L’espoir est de coupler aux ARV des stratégies, telles que l’immunothérapie, qui se basent, entre autres, sur ces anticorps neutralisants afin de développer un traitement qui rendrait possible une guérison durable des patients. »