vih AFRAVIH 2018 : Quel futur pour les traitements ?

06.04.18
Nicolas Gateau
4 min

De congrès en congrès, toujours cette même interrogation : quelles seront les innovations thérapeutiques présentées ? L’AFRAVIH 2018 n’échappe pas à la règle. Le sujet des traitements, un sujet central lorsqu’on aborde la question du VIH, a donc fait l’objet de plusieurs présentations lors de la seconde journée du congrès.

Dès potron-minet en plénière, Christine Katlama, professeure à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et présidente de l’AFRAVIH, synthétise avec brio les « nouvelles stratégies thérapeutiques » disponibles – à plus ou moins long terme – pour les patients. Une introduction efficace à la session « antirétroviraux » qui se tient à la suite.

Qui dit nouvelles stratégies, dit nouveaux médicaments. À ce propos, les innovations à venir sont nombreuses. C’est l’un des nombreux enseignements du congrès : qu’il s’agisse de molécules « modernisées », plus efficaces et moins toxiques, avec la doravirine ou le bictégravir, ou du développement en cours de nouvelles classes de médicaments, avec les inhibiteurs de l’attachement et de la translocation, l’offre en antirétroviraux s’étoffe encore et toujours.

À noter particulièrement, la sortie de l’ibalizumab. Ce nom, un peu barbare, cache une petite révolution : l’entrée officielle de l’immunothérapie dans l’arsenal thérapeutique contre le VIH. Néanmoins, pas d’emballement : cette première molécule, tout juste approuvée par la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis, est surtout destinée aux patients multi-résistants à bout d’options thérapeutiques. Un développement qui laisse cependant présager de bons résultats pour les essais menés actuellement sur les immunothérapies « combinées ».

Autre nouveauté en cours d’essai, les molécules à longue durée d’action. Injecté toutes les quatre à huit semaines, le cabotégravir – en association avec de la rilpivirine – montre des signes d’efficacité encourageants. Cette combinaison, si elle devait être effectivement utilisée comme traitement, pourrait permettre d’éviter les prises quotidiennes de médicaments. Une bonne nouvelle pour de nombreux patients.

En finir avec cette prise quotidienne, est, par ailleurs, l’un des objets d’étude du docteur Pierre de Truchis, infectiologue à l’hôpital de Garches et intervenant dans la session « antirétroviraux » pour parler des allégements de traitements. Bonne nouvelle là encore, puisque deux options efficaces s’affirment aujourd’hui.

D’un côté, la trithérapie « intermittente » pourrait permettre aux patients de ne plus prendre de médicaments tous les jours. Encore en cours d’évaluation, cette stratégie semble prometteuse : l’essai Quatuor, qui teste un schéma de prise étalé sur quatre jours, ne montre, par exemple, pas d’échecs thérapeutiques significatifs.

Autre stratégie : prendre moins de molécules. Aujourd’hui, de nombreuses bithérapies sont à l’essai avec des résultats probants, notamment lorsqu’elles incluent du dolutégravir ou du darunavir. Mieux, suite aux recommandations du rapport Morlat en 2017, les prescriptions sont déjà nombreuses.

Au cours de la session « antirétroviraux », le docteur Marc-Antoine Valantin, de la Pitié-Salpêtrière, présente ainsi les résultats d’une expérience d’allègement, « en vie réelle », au sein de son hôpital : il constate que, parmi toutes les personnes vivant avec le VIH, et avec une charge virale indétectable, dans la file active de son hôpital, près de 23 % sont déjà sous bithérapie. Cette « approche thérapeutique [est] à encourager », précise-t-il, en conclusion de son exposé.

Si les stratégies d’allègement présentent des bénéfices individuels, préservant, comme le précise en plénière Christine Katlama, « le capital cellulaire des patients », elles offrent également un vrai bénéfice collectif. En effet, la « différence importante du coût global », soulignée par Pierre de Truchis, est à prendre en compte. Faire mieux avec moins : voilà comment pourrait se dessiner l’avenir des traitements.

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