vih AIDS 2020 : pleins feux sur le « long acting »

08.07.20
Nicolas Gateau
3 min

Le sujet des traitements, et leur futur, est un sujet central lorsqu’on aborde la question du VIH. De congrès en congrès, toujours cette même interrogation : quelles seront les innovations thérapeutiques présentées ? AIDS 2020 n’échappe pas à la règle. Plusieurs sessions étaient donc consacrées au sujet, sur les molécules à longue durée d’action en particulier.

Pourquoi développer de nouvelles molécules alors que l’arsenal thérapeutique contre le VIH semble déjà bien fourni ? La professeure Monica Gandhi (University of California San Francisco), intervenant dans la session « What’s Hot in HIV Treatment: Get the Facts », l’explique clairement : ce qui peut paraître comme une course un peu vaine à l’innovation répond à un objectif, critique pour de nombreux patients : trouver de nouvelles solutions pour les patients qui présentent, ou présenteront, des résistances aux médicaments disponibles aujourd’hui.

Si tous les patients, et c’est heureux, ne présentent pas de résistances, elle ajoute qu’il s’agit également de proposer des médicaments plus efficaces, avec moins d’effets secondaires, que l’on peut prendre moins fréquemment. En ce sens, les molécules « long acting », c’est-à-dire les antirétroviraux (ARV) à longue durée d’action, administrés per os ou par injection tous les mois ou tous les deux mois, mobilisent beaucoup la recherche pharmaceutique.

La session qu’animait la professeure s’est ainsi attachée à présenter les dernières molécules « long acting » en cours de développement. La première, le lenacapavir, un inhibiteur de la capside, cible une toute nouvelle partie du cycle de réplication virale. Les données présentée, issues de la CROI 2020, semblent prometteuses : l’étude de phase I menée par Gilead, le laboratoire qui développe le médicament, confirme pour le moment l’efficacité et la non-toxicité de la molécule qui maintient, au moins 6 mois après l’injection d’une dose unique, des concentrations thérapeutiques dans le sang.

La seconde, l’islatravir, est aussi une molécule « pionnière » de sa classe, un inhibiteur de la translocation. Ce médicament expérimental, extrêmement efficace à très petite dose, présente lui aussi une demi-vie [i] particulièrement longue. Un essai en phase II, porté par le Professeur Chloé Orkin (Royal London Hospital), dont les résultats ont été présentés pendant la conférence, démontre ainsi qu’en combinaison avec un autre antirétroviral, la doravirine, l’islatravir maintien une activité antivirale jusqu’à 48 semaines.

Si ces deux molécules à longue durée d’action sont toujours en cours de développement, certaines seront disponibles à bien plus courte échéance. La session « Managing HIV in the New Decade – Are You Treating Like the Experts? » s’est, en ce sens, penchée sur les derniers résultats de l’essai ATLAS 2M portant sur la combinaison injectable cabotegravir/rilpivirine administrée en traitement de maintien. Bonne nouvelle, l’essai de phase III confirme que cette bithérapie bimestrielle est non inférieure à une trithérapie administrée de façon quotidienne. Autre bonne nouvelle, la combinaison a déjà fait l’objet d’une demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) auprès de l’Agence européenne des médicaments (EMA) en juillet dernier. 

Notes

[i] Temps mis par une substance (molécule, médicament ou autre) pour perdre la moitié de son activité pharmacologique ou physiologique.

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