La conférence internationale AIDS est de retour en présentiel et c’est Montréal qui accueille cette nouvelle édition. En ce premier jour de pré-conférence, les résultats de l’étude sur l’impact des financements du PEPFAR ont été présentés.
Le PEPFAR (Plan d’Urgence Présidentiel de Lutte contre le SIDA) est un programme du gouvernement américain, lancé sous la présidence de Georges W. Bush en 2003, visant à améliorer les vies des personnes infectées ou exposées à l’infection VIH dans les pays à ressources limitées.
Jennifer Kates (Kaiser Family Fundation, USA) et William Crown (Brandeis University, USA) ont présenté les résultats de l’étude mesurant l’impact des programmes PEPFAR, avec un focus sur la santé maternelle et infantile, la mortalité et les aspects socio-économiques. Les analyses ont été menées sur 90 pays pour la période de financement 2004-2018, en les comparant à un groupe contrôle de 67 pays à revenus faibles ou modérés n’ayant pas bénéficié d’aide du PEPFAR.
Les résultats montrent que le taux de mortalité (toutes causes confondues) dans les pays soutenus par le PEPFAR était 20 % inférieur à ce qu’il aurait été sans aide. Cette tendance est plus importante pour les pays ayant reçu un appui renforcé du PEPFAR (27 % de réduction).
Concernant la santé maternelle et infantile, une diminution de 34,7 % du taux de mortalité infantile et de 24,6 % du taux de mortalité maternelle a été observée dans les pays subventionnés par le PEPFAR. Les données indiquent également que le financement du PEPFAR est associé à une augmentation significative du taux de vaccination chez les nouveau-nés : rougeole 9 %, DTP 11 % ,hépatite B 8 %.
L’aide du PEPFAR impacte également de manière positive l’économie des pays financés à en juger par l’analyse de leur PIB (produit intérieur brut). Ces données concordent avec des études précédemment menées. De même, un effet positif sur l’éducation des jeunes a été montré, puisqu’une diminution du taux de désengagement scolaire a été observée dans les pays soutenus. Une fois encore l’effet est plus important dans les pays ayant un soutien plus prononcé.
Ces données indiquent que les programmes du PEPFAR ont et continuent d’avoir un impact positif sur la santé dans les pays financés et plus particulièrement dans ceux qui bénéficient de programmes plus soutenus. Ce bénéfice va au-delà de ce pourquoi il a été mis en place, puisqu’il agit sur de manière plus globale sur la santé des personnes.
Depuis implémentation du PEPFAR en 2004, ce sont 100 milliards de dollars qui ont été alloués pour aider les pays à renforcer leur système de santé, notamment via l’achat de médicaments et équipements médicaux. Pour certains pays, cette source de financement est primordiale, puisqu’elle représente la majeure partie des ressources pour lutter contre le VIH, dépassant même les fonds alloués par l’état lui-même. En cette période de crise sanitaire, ces efforts doivent être maintenus, et même soutenus plus fortement, pour ne pas perdre ce qui a été difficilement gagné.