Pour la première fois depuis 10 ans, le nombre des contaminations à VIH chez les personnes hétérosexuelles a dépassé celui de personnes homosexuelles.
Selon un rapport de l’Health Security Agency (HSA), la moitié des nouveaux diagnostics (49 %) de contamination en 2020 concernait des femmes et des hommes hétérosexuels, en hausse de 50 %. En comparaison, 45 % des nouveaux diagnostics concernait des hommes bisexuels et homosexuels.
Dans un communiqué, le directeur des programmes de la Fondation Terence Higgins, une association de lutte contre le VIH, Taku Mukiwa souligne que « pour la première fois depuis 10 ans, on constate que le nombre de personnes hétérosexuelles se découvrant séropositives est plus important que celui des personnes homosexuelles. Chez les hétérosexuels, on constate également une baisse beaucoup plus importante du recours au dépistage pendant les confinements et ils sont beaucoup plus susceptibles de se faire dépister tardivement. »
A l’inverse, même si cette population est toujours particulièrement affectée par le virus, le rapport de l’HSA constate chez les hommes bisexuels et homosexuels « une baisse minime du recours au dépistage et un accès continue à la PrEP« . « Cette baisse des diagnostics, précise le rapport, suggère une baisse régulière, d’une année sur l’autre, de la transmission dans ce groupe. »
La baisse du recours au dépistage chez les bisexuels et les homosexuels est estimé à 7 % en 2020, contre plus d’un tiers chez les hétérosexuels (33 %). Par ailleurs, plus de la moitié (51 %) des femmes, 55 % des hommes hétérosexuels et 66 % des hommes hétérosexuels de plus de 65 ans ont été diagnostiqués à un stade tardif en 2020, contre 29 % des hommes homosexuels.
Au Royaume-Uni, malgré la baisse générale des dépistages constatée en 2020, ces nouveaux chiffres viennent mettre en lumière la nouvelle configuration de l’épidémie outre-Manche, une configuration nourrie par la croyance commune, parfois soutenue par les professionnels de santé, que les femmes et les hommes hétérosexuels ne sont pas concernés par le VIH.
En regard, la chute des diagnostics chez les hommes bisexuels et hétérosexuels est la résultante des nombreux efforts faits en matière de prévention ciblée, qu’il s’agisse de l’accès croissant et continue à la PrEP, de la promotion du test VIH en routine ou de la mise sous traitement immédiate après le diagnostic.
Comme en France, le Royaume-Uni a connu, en 2020, une baisse significative des nouveau diagnostics de contamination, en baisse de 33 % (de 3950 en 2019 à 2630 en 2020). L’impact de la crise du COVID sur le nombre des dépistages, ainsi que les effets de la distanciation sociale pourraient expliquer cette décélération des contaminations. Elle reste néanmoins à confirmer en 2021.