Le jeune président de AIDES revient sur son élection et sur le changement qu’il souhaite incarner.
La plupart des associations françaises de lutte contre le VIH/sida ont été créées dans les années 1980, par des personnes qui avaient 25-35 ans à l’époque et qui sont toujours à leur tête aujourd’hui. Cela ne favorise pas l’émergence d’une nouvelle génération de décideurs – comme dans l’ensemble de la classe politique française d’ailleurs. C’est presque culturel !
Quand j’ai été élu à la présidence de AIDES, en 2015, j’avais 32 ans. Quatre présidents s’étaient succédé en trente ans, et tous avaient plus de 45 ans. J’étais clairement attendu au tournant sur mon âge et ma jeune expérience ! Mais si j’avais été plus vieux ou une femme, on m’aurait reproché de ne pas être représentatif des populations les plus concernées aujourd’hui par le VIH/sida… Heureusement, j’ai eu la chance de bénéficier du soutien d’administrateurs et de la direction qui m’ont épaulé et m’ont fait profiter de leur expérience.
Attendu au tournant
Nous devons réinterroger notre fonctionnement
Cela fait aussi quelques années que des militants plus jeunes nous rejoignent naturellement. L’un de nos objectifs principaux est justement de nous demander comment mobiliser désormais sur la cause du VIH/sida, car les logiques de mobilisation changent. Cela se passe de plus en plus en ligne, et plus forcément sous la forme d’un investissement sur le terrain à temps plein. Certaines personnes sont par exemple plus à l’aise pour s’impliquer sur certaines thématiques, d’autres sur le plan politique, etc. Nous devons donc réinterroger notre fonctionnement, pour que chacun s’y retrouve et surtout, pour que la mobilisation ne fléchisse pas.