vih Camille Anoma : médecin de confiance

18.12.18
Amélie Weill
3 min

Un espace à l’écoute

Cette ONG, il la connaît bien. Avant elle, il travaillait déjà à la clinique de Confiance. C’est dans ce lieu associatif, créé en 1992 avec le CDC (Center for Disease Control and Prevention), l’Institut de médecine tropicale et le ministère de la Santé publique ivoirien, qu’il démarre, en suivant le fil d’une thèse sur les IST, sa carrière de jeune médecin à la vocation précoce. Face au VIH, tout est alors à défricher : les moyens d’accueillir, de prévenir ou de guérir sont dérisoires et les populations clés sont à peine identifiées. Il se confronte à l’épidémie et au premier public ciblé par la clinique : les travailleuses du sexe. Leurs conditions de vie, leur exposition au virus, le jugement social qui pèse sur elles, Camille Anoma les vit comme « une profonde injustice ».

Il participe à la mise en place des stratégies d’écoute, de prévention et de prise en charge. Celles-ci se veulent pionnières, à l’image des différentes études menées pour documenter la région sur l’épidémie de VIH ou du programme d’éducation par les pairs, qui vise à former parmi les travailleuses du sexe des éducatrices qui puissent parler à toutes les bénéficiaires, afin de les informer et de les amener au dépistage. Les résultats sont probants, les expériences se répliquent, « le combat est quotidien » et, en 2004, la clinique devient l’Espace, s’ouvre aux HSH, un public plus large et plus complexe. Accompagnée et soutenue par différents acteurs de santé publique mondiale, tels que Sidaction ou Médecins du monde, l’ONG a ouvert à Abidjan, il y a quelques mois, un autre centre pour accueillir les usagers de drogues.

Plaidoyer pour un autre regard

Une nouvelle branche, un nouveau pas. Et à chaque fois il faut innover pour faire avancer les soins, la prévention et les blocages culturels. Car même si la sensibilisation ne peut se faire que sur le fil du rasoir, puisqu’un peu trop de lumière appelle parfois plus de répression que de compréhension, Camille Anoma rappelle la nécessité « de sortir du déni ». Ainsi, Espace Confiance se bat également sur les fronts législatif et politique, « le volet des droits humains », pour que les populations clés soient mieux prises en compte.

Les choses ont beau avancer doucement, le médecin sait voir les évolutions positives. La PrEP, exclue des discussions il y a encore quelques années, faisait récemment l’objet d’un test de faisabilité en Côte d’Ivoire [1]. « On y pense pour les HSH, mais aussi pour les travailleuses du sexe. » Un outil de plus pour faire reculer une épidémie contre laquelle Camille Anoma et son équipe se sont engagés à ne plus perdre de terrain.

Notes

[1] Étude CohMSM-PrEP, menée en Côte d’Ivoire, au Togo, au Mali et au Burkina-Faso en 2017-2018.

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