Clap de fin pour l’essai vaccinal Mosaico

L’histoire se répète. L’essai vaccinal de phase 3 Mosaico vient d’être stoppé avant terme, à la suite des recommandations du comité indépendant de surveillance des données et de la sécurité (DSMB). Les analyses préliminaires menées montrent que le vaccin ne serait pas efficace pour prévenir l’infection par le VIH.

L’essai, débuté en 2019, avait inclus 3 900 hommes cis et personnes trans ayant des rapports sexuels avec des hommes cis et/ou des personnes trans, à fort risque d’infection par le VIH. Les recrutements ont eu lieu sur différents sites à travers le monde : Argentine, Brésil, Espagne, Italie, Mexique, Pérou, Pologne et États-Unis. Cet essai de grande envergure était le fruit d’une collaboration entre partenaires publiques américains (NIAID, HVTN, USAMRDC [i, ii, iii]) et privés (laboratoire Janssen).

Cet essai évaluait l’efficacité d’un vaccin dit « mosaïque » capable de protéger contre plusieurs variants du virus. Il utilisait la technologie du vecteur adénoviral (Adenovirus 26) exprimant différentes protéines du virus VIH (env, gag et pol), auquel s’ajoutait la protéine d’enveloppe gp140 (d’un virus de clade C) sous forme trimérique soluble. 

Les vecteurs adénoviraux, capables de mimer une infection, servent à stimuler la réponse immunitaire. Comme ils expriment les immunogènes env/gag/pol de différents variants viraux, la réponse induite couvrira un large éventail de virus. La protéine d’enveloppe gp 140, combinée à un adjuvant (phosphate d’aluminium), sert quant à elle, à booster la réponse immune spécifique au VIH induite. Malheureusement, les données préliminaires n’ont pas permis de conclure que ce schéma vaccinal était efficace pour protéger les personnes de l’infection par le virus VIH. 

Cet essai présentait une nouveauté par rapport aux anciens essais menés : la mise à disposition du traitement pré-exposition (PrEP) aux participants de l’étude. En effet au moment de l’inclusion dans l’essai tous les participants se voyaient proposer la PreP. S’ils acceptaient, ils étaient renvoyés vers les services dédiés pour la mise sous traitement préventif. Les participants ne souhaitant pas prendre la PreP étaient quant à eux inclus dans l’essai vaccinal.

Cela montre une fois de plus en quoi la recherche vaccinale contre le VIH est complexe. Trouver un vaccin efficace contre le VIH reste un défi difficile à relever pour les scientifiques, qui ne comptent pas baisser les bras devant les difficultés.