vih CROI 2021 : rechute pour le patient de Sao Paulo

11.03.21
Nora Yahia
2 min

Lors de la session « Controllers and post-treatment controllers », le Dr Ricardo R. Diaz a donné des nouvelles du patient de São Paulo : celles-ci sont malheureusement mauvaises. Ce patient, en rémission depuis plus d’un an suite à la prise d’un traitement expérimental, a connu un rebond de sa charge virale et se trouve de nouveau sous traitement antirétroviral.

En 2015, ce patient brésilien, sous traitement antirétroviral (ARV) depuis trois ans, a intégré un essai clinique évaluant une nouvelle stratégie thérapeutique combinant des antirétroviraux (dolutegravir et maraviroc) et du nicotinamide en plus du traitement habituel. Cette combinaison avait pour objectif : 1) d’agir sur le virus réplicatif, en intensifiant le régime antirétroviral à l’aide du dolutegravir et du maraviroc ; 2) cibler les réservoirs viraux, en utilisant un agent révertant de latence, le nicotinamide. Cette combinaison a été ajouté à sa trithérapie pendant 48 semaines, avant un retour à son traitement habituel. Avec une charge virale indétectable et une diminution du taux d’anticorps anti VIH pendant la période sous traitement, les médecins ont décidé en mars 2019 de réaliser une interruption de traitement. Depuis lors, aucun rebond viral n’a été observé et les anticorps anti VIH ont continué à diminuer. Enfin jusqu’à récemment.

Toujours suivi par ses médecins, ce patient a été traité pour une syphilis en septembre 2020. A cette époque sa charge virale était toujours indétectable. En novembre 2020, le lendemain de sa visite de contrôle, il a développé de nombreux symptômes : fièvre, diarrhée, frissons et maux de tête. L’analyse de la charge virale effectuée la veille a montré que celle-ci avait rebondie pour atteindre 6 348 copies/ml. Deux semaines plus tard, sa charge virale était toujours supérieure à 6 000 copies/ml. Les médecins l’ont alors mis de nouveau sous traitement antirétroviral et au mois de décembre sa charge virale tombait à 1 513 copies/ml, pour enfin devenir indétectable en janvier 2021. Lors du rebond viral, le taux d’anticorps anti VIH qui avait fortement diminué, a de nouveau augmenté, de même que la quantité d’ADN proviral, qui était à zéro 48 semaines après interruption du traitement.

Les analyses phylogénétiques menées sur les virus ont dévoilé une diversité génétique au niveau de la protéine gag. Au regard de ces résultats, de nombreuses questions émergent : est-ce une « super- infection » par une nouvelle souche ? Ou une évolution des virus déjà présents ? De nouvelles analyses (séquençages des virus, étude des réponses anticorps spécifiques aux souches) vont être entreprises pour tenter de répondre à ces questions.

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