Dans un nouveau rapport, l’ONUSIDA appelle les dirigeants mondiaux a tenir leurs engagements Juste avant l’ouverture de la 25ème conférence internationale sur le Sida (AIDS 2024) à Munich, le nouveau rapport de l’ONUSIDA pointe le retard pris dans l’éradication du VIH/Sida. L’institution appelle les dirigeants mondiaux à renforcer les ressources allouées à lutte contre l’épidémie et à mieux protéger les droits humains.
Aujourd’hui dans le monde, comme le précise le nouveau rapport publié par l’ONUSIDA, 39,9 millions de personnes vivent avec le VIH. Près d’un quart d’entre elles, soit 9,3 millions, ne reçoivent toujours pas de traitement. En outre, 630 000 décès liés au sida ont été enregistré en 2023, portant à 42,3 millions le nombre total de victimes du VIH/Sida.
Dans le cadre de la Stratégie mondiale de lutte contre le sida (2021–2026), de nombreux gouvernements s’étaient engagés à réduire les nouvelles infections à moins de 370 000 par an d’ici 2025, mais elles étaient de 1,3 million en 2023, soit plus de trois fois supérieures à cet objectif précise également le rapport du programme onusien.
Bien que des progrès considérables aient été réalisés dans la prévention des nouvelles infections au VIH (elles ont baissé de 39 % depuis 2010 dans le monde et de 59 % en Afrique orientale et australe), le rapport montre qu’elles augmentent dans trois régions : le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, l’Europe de l’Est et l’Asie centrale et l’Amérique latine.
L’ONUSIDA montre par ailleurs une progression continue – bien que lente – du déploiement des médicaments auprès des personnes vivant avec le VIH. Elles sont ainsi actuellement 30,7 millions sous traitement, soit plus de 3 personnes séropositives sur 4. En 2010, la couverture de la thérapie n’était que de 47 %, ce qui a permis de réduire de moitié le nombre de décès liés au sida entre 2010 et 2023.
Une inquiétante diminution des ressources
Comme le pointe le rapport, les progrès accomplis sont aujourd’hui menacés par la multiplication des attaques à l’encontre des droits humains, notamment à l’encontre des populations clés. Les travailleurs et travailleuses du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs et consommatrices de drogues injectables représentent en effet une part plus importante des nouvelles infections dans le monde par rapport à 2010 (55 % contre 45 %).
Le rapport précise également que, partout dans le monde, les financements diminuent, ce qui freine les progrès et entraîne même une hausse des épidémies dans certaines régions. En 2023, les ressources totales disponibles pour la lutte contre le VIH (19,8 milliards de dollars) ont diminué de 5 % par rapport à 2022 et il manquait 9,5 milliards de dollars par rapport au montant nécessaire d’ici 2025 (29,3 milliards de dollars).
Les financements nationaux dans les pays à revenu faible et intermédiaire, qui représentent 59 % des ressources totales pour le VIH, sont entravés par la crise de la dette et ont chuté pour la quatrième année consécutive, avec une baisse de 6 % de 2022 à 2023.
Les calculs de l’ONUSIDA établissent à 20 % les ressources qui devraient devraient être consacrées à la prévention du VIH pour les populations les plus touchées par le virus. Cependant, seuls 2,6 % des dépenses totales consacrées à la pandémie ont été attribuées à des interventions à destination des populations clés en 2023.
Pour la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, il est urgent d’agir. Dans un communiqué de l’institution, elle précise : « Les leaders mondiaux se sont engagés à mettre fin à la pandémie de sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030. Les dirigeants et dirigeantes peuvent tenir leur promesse, mais uniquement en s’assurant que la riposte au VIH dispose des ressources dont elle a besoin et que les droits humains de tous et toutes sont protégés »,
