Monsef Benkirane, de l’Institut de Génétique Humaine de Montpellier, et son équipe ont publié le mercredi 15 mars des travaux prometteurs à ce sujet dans la revue Nature.
Pourquoi, malgré les traitements antirétroviraux, est-il si difficile d’éliminer totalement le VIH chez les personnes infectées ? Principalement à cause de l’existence de réservoirs. En effet, le virus peut s’intégrer dans des lymphocytes T CD4 qui vont ensuite devenir dormants. Le VIH est ainsi protégé des traitements – puisqu’il ne se réplique plus – mais pourra se disséminer lors de la réactivation de la cellule. L’élimination du VIH nécessite donc de pouvoir détecter ces réservoirs. Monsef Benkirane, de l’Institut de Génétique Humaine de Montpellier, et son équipe viennent de publier des travaux prometteurs à ce sujet dans la revue Nature.
Ils ont réussi à identifier un marqueur spécifiquement exprimé par des cellules dormantes infectées par le VIH : la molécule CD32a. Des expériences in vitro ont d’abord montré que CD32a est fortement exprimé à la surface des cellules infectées dormantes mais pas à la surface des cellules actives. Les auteurs ont ensuite identifié une petite proportion de lymphocytes T CD4 exprimant CD32a dans le sang de patients séropositifs traités. Pour couronner le tout, ces cellules contiennent bien du virus intégré, capable de se réactiver. Autant d’éléments qui prouvent que ce marqueur est bien associé à un état dormant et donc aux cellules réservoirs ! Ces travaux sont les premiers à identifier un marqueur spécifique du réservoir du VIH. Une avancée majeure qui pose les bases pour de nouvelles stratégies de ciblage et d’élimination des réservoirs.