vih Dépistage et charge virale : des programmes « pilote » à suivre

08.03.18
Marianne Bernède
3 min
Visuel Dépistage et charge virale : des programmes « pilote » à suivre

Pour atteindre deux des trois objectifs de l’Onusida pour 2020, l’Afrique doit accélérer l’accès au dépistage et à la mesure de la charge virale.

Pour favoriser le dépistage à grande échelle des populations des pays africains, l’Orga­nisation mondiale de la santé (OMS) préco­nise depuis 2016 le dépistage « démédica/isé » grâce à des tests de diagnostic rapide réalisés par des « prestataires communautaires», c’est­ à-dire des personnes vivant avec le VIH ou des acteurs associatifs engagés à leurs côtés qui ont reçu une formation courte. Il s’agit évidem­ment de pallier la pénurie de soignants et de leur permettre de se concentrer sur le suivi des patients. Si ce dépistage se pratique déjà dans certains pays, il se heurte ailleurs à des politiques nationales et à des réglementations qui n’évoluent pas rapidement. Au Cameroun par exemple, la loi n’autorise pas encore le dépis­tage par des non-soignants.

D’autres voies sont explorées : des projets autour des autotests sont en phase d’élabora­ tion ou déjà opérationnels. En Afrique de l’Est et australe, le projet Star a été conçu pour atteindre des populations ciblées vivant en zone rurale ou périurbaine (entre autres, les travailleurs du sexe et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes) en leur distribuant gratuitement des autotests salivaires.

Un accès très inégal au suivi biologique

Pour la mesure de la charge virale (CV), le continent africain part de loin. Cet examen bio­ logique, qui nécessite un matériel spécifique, permet de vérifier l’efficacité du traitement anti-VIH et de l’adapter le cas échéant. L’OMS recommande que la mesure de la CV soit réali­ sée au moins une fois par an.

En Afrique, l’accès à cet examen est très variable: dans des pays où le système de santé est défaillant, il est tout simplement impossible. Dans d’autres pays, on peut généralement pratiquer cet examen dans la capitale, mais pas en province. Enfin, même dans les pays où la mesure de la CV est théoriquement accessible, des problèmes techniques (trop peu de machines disponibles, coupures de courant, non-respect de la chaîne du froid, maintenance pas opérationnelle, pannes à répétition, etc.) restreignent ou empêchent la réalisation de cet examen. Ainsi, au Togo, très peu de mesures de la CV ont pu être pratiquées au cours de l’année 2017 pour cause de machines hors d’usage ou de ruptures d’intrants.

Mais là aussi, des expériences montrent qu’ilest possible d’améliorer l’accès à la mesure de la CV en Afrique. Tel était l’objectif du pro­ jet OPP-ERA, lancé dans quatre pays (Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire et Guinée) par un grou­pement d’organismes français (ANRS, Exper­ tise France, Sidaction et Solthis). Depuis 2014, Sidaction a suivi la mise en œuvre du projet au Burundi à l’ANSS, seule structure communau­taire du programme. Cette importante asso­ ciation, partenaire de longue date de Sidaction, suit plus de 5 700 personnes sous antirétrovi­raux, ce qui représente 10% de l’ensemble des patients sous traitement dans le pays. L’ANSS a aujourd’hui réalisé plus de 25 000 analyses de CV, à raison de 300 tests en moyenne par semaine; 9 patients sur 10 ont une charge virale indétectable. 

[1] À l’horizon 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique et 90 % des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée.

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