vih Didier Moch-Villard : une vie pour les autres

18.03.19
Sandrine Fournier
3 min
Visuel Didier Moch-Villard : une vie pour les autres

Résumer la contribution de Didier à notre lutte commune n’est pas aisé, tant il nous a apporté. D’abord en créant l’association Ajac en 1993, à Cannes, dans ces quatre chambres qui accueillaient les malades à la fi n de leur vie. Ils y séjournaient durant six semaines en moyenne. Être aux côtés des démunis, des précaires, des plus discriminés, c’est ce que Didier a accompli de différentes manières : avec l’ASA en 2002, avec l’ASAbc en 2012, puis en participant à la création du centre LGBT Côte d’Azur. La création successive de ces associations témoigne aussi de sa volonté de ne pas s’institutionnaliser, de continuer à inventer de nouvelles approches, de maintenir intacte la révolte après des années de lutte.

Et il fut inventif, notamment dans les actions de prévention développées par l’Ajac. Faire de la prévention en allant vers les personnes, sur leurs lieux de vie, a été très tôt mis en oeuvre sur la Côte d’Azur, sur les lieux festifs, les lieux de drague extérieurs ou les soirées échangistes. Ces dernières années, comme il constatait la difficulté à toucher les jeunes gays dans les lieux de rencontre classiques, il avait soumis un projet d’outreach sur les réseaux sociaux à l’Agence régionale de santé, qui n’a pas suivi…

« RIEN SUR NOUS SANS NOUS »

La connaissance intime du VIH et la proximité avec le terrain ont été des moteurs ô combien efficaces pour l’action. Rendre accessibles aux personnes concernées des informations de plus en plus complexes sur les traitements était l’un des chevaux de bataille de Didier, membre actif d’Actions Traitements depuis les années 2000. Il a aussi largement contribué à la déclaration directe, par les patients, des effets secondaires liés à leur traitement auprès de l’Afssaps (aujourd’hui l’ANSM). Une première expérimentation proposée à l’Agence fut concluante : des effets secondaires non déclarés par les soignants, donc non répertoriés, ont ainsi été identifiés. Didier était parti d’un constat simple et prosaïque : « Les médicaments, c’est moi qui les gobe. »

« Rien sur nous sans nous » est un autre principe qu’il a su mettre en oeuvre en participant à différents groupes de travail au sein de l’ANRS ou avec le TRT-5, toujours pour faire valoir le point de vue des personnes concernées. C’est dans ces groupes de travail que nous nous sommes rencontrés, en 2010, pour organiser une consultation communautaire autour de la PrEP. Améliorer l’accès à ce nouvel outil de prévention a été l’un de ses derniers combats.

De sa vie avec le VIH, des multiples cancers, il ne disait rien, se souciait surtout de pouvoir continuer à travailler, avec le soutien indéfectible de son mari Stéphane.

MERCI DIDIER.

Notes

Nous remercions chaleureusement Séverine Fouran-Peralta, Jean-Marc Bithoun et Stéphane Moch-Villard, qui, par nos discussions, ont nourri cet hommage.

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