L’étude DOLOMITE-EPPICC s’est penchée sur les effets de la prise de dolutégravir (DTG) pendant la grossesse sur la santé des mères et de leurs nouveau-nés. Cette étude s’est basée sur des données réelles provenant de différentes cohortes européennes. Elle ne suggère pas de risque accru d’anomalies congénitales globales associées à l’utilisation du DTG.
DOLOMITE-EPPICC est une étude européenne qui a suivi des femmes enceintes vivant avec le VIH prenant du DTG et leurs bébés. L’étude, dont les derniers résultats ont été présentés lors de la 19ème édition de la Conférence européenne sur le sida (EACS 2023), a inclus un total de 833 grossesses issues de sept cohortes différentes.
Parmi ces grossesses, 770 ont abouti à la naissance d’un bébé en vie, 37 se sont soldées par une fausse couche, 21 ont été interrompues volontairement, et cinq ont abouti à un enfant mort-né. Parmi les 812 grossesses uniques, 513 (63,2 %) ont eu une exposition précoce au DTG pendant la période péri-conceptionnelle, 38 (4,7 %) plus tard au premier trimestre, 257 (31,7 %) au deuxième ou au troisième trimestre, tandis que pour quatre d’entre elles, le moment de l’exposition était inconnu.
L’étude a révélé que 13,3 % des bébés ont été prématurés, 12,4 % avaient un faible poids de naissance, et 8,7 % étaient petits pour leur âge gestationnel parmi les bébés uniques avec des données disponibles. La prévalence des anomalies congénitales était de 4,3 %, sans rapport de défauts du tube neural.
Les données de l’étude DOLOMITE-EPPICC ne suggèrent pas de risque accru d’anomalies congénitales globales associées à l’utilisation du DTG par rapport aux taux attendus dans la population générale. Cela apaise les préoccupations concernant les effets du DTG sur le développement du fœtus.
L’importance de commencer tôt le traitement antirétroviral
Parmi les 591 femmes dont la charge virale était disponible, 87,3 % avaient une charge virale indétectable à la fin de la grossesse. Les résultats ont montré que le taux de suppression virale était plus élevé (95 %) lorsque le traitement par DTG avait commencé tôt pendant le premier trimestre. Cependant, il était de 82,2 % si le traitement avait commencé au deuxième trimestre et de 63,2 % s’il avait débuté au troisième trimestre. Deux nourrissons avaient une infection au VIH documentée, l’un ayant été exposé au DTG tardivement au troisième trimestre et l’autre pendant la période péri-conceptionnelle.
Les résultats soulignent l’importance de commencer le traitement antirétroviral tôt pendant la grossesse pour atteindre une suppression virale efficace, ce qui réduit le risque de transmission verticale du VIH de la mère à l’enfant. Les soins prénataux précoces et une gestion attentive de la grossesse chez les femmes atteintes du VIH restent essentiels pour garantir des résultats positifs pour la santé maternelle et néonatale.
[I] V. Vannappagari et al. Pregnancy and Neonatal Outcomes Following Prenatal Exposure to Dolutegravir: The DOLOMITE-EPPICC Study. 19th European AIDS Conference, Warsaw, presentation PS5.O4, 19/10/2023.