vih DoxyPEP : feu vert de la HAS, mais sous condition

10.03.25
Maëlle Boudet
3 min
Visuel DoxyPEP : feu vert de la HAS, mais sous condition

La Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier une note très attendue concernant la DoxyPEP, un traitement post-exposition pour prévenir certaines IST bactériennes.

Dans une note de recommandation de bonne pratique (RBP) publié en janvier, la Haute Autorité de santé (HAS) revient, après la publication des avis du Conseil national du Sida (CNS) et de l’Agence nationale de recherches sur le VIH et les maladies infectieuses émergentes (ANRS MIE), sur l’usage de la DoxyPEP, c’est à dire la prise d’un traitement antibiotique en post-exposition pour prévenir certaines IST bactériennes.

Suite aux résultats de plusieurs études internationales (DoxyPEP et DOXYVAC) ayant démontré l’efficacité de la prophylaxie post-exposition par la doxycycline (DoxyPEP), les recommandations de la Haute Autorité visent à encadrer la mise en pratique de données collectées dans les essais : prudente, la HAS préfère cibler certaines populations à haut risque avec des recommandations de bonnes pratiques.

Un bouclier contre les IST, à manier avec précaution

Dans son document, la HAS rappelle que « l’enjeu du traitement préventif est de casser la courbe épidémique ascendante observée depuis le début des années 2000 » pour les infections à la syphilis, à la chlamydia et à la gonorrhée. Avec une efficacité d’environ 70% contre la syphilis et la chlamydia (selon les études comme la DoxyPEP publiée dans le New England Journal of Medicine en 2023) – plus modérée pour la gonorrhée (en raison de résistances croissantes) -, la DoxyPEP se présente comme un traitement performant, mais pas sans risques.

La HAS alerte ainsi sur les menaces d’antibiorésistance, notamment pour la gonorrhée. Un usage répété pourrait également entraîner des effets secondaires digestifs, des candidoses, des perturbations du microbiote intestinal et une altération du microbiote cutané créant un terrain fertile pour d’autres infections. Pour la haute Autorité, l’usage de la DoxyPEP devra donc être très encadré.

Qui pourra en bénéficier ? Une stratégie ciblée

La HAS souhaite ouvrir la possibilité d’une prophylaxie à la DoxyPEP au cas par cas, et uniquement pour les personnes identifiées à haut risque d’IST, définies par ces critères :

  • Avoir eu des relations sexuelles avec au moins deux partenaires différents pendant les 12 mois précédents.
  • Avoir contracté au moins deux IST bactériennes sur cette même période.
  • Appartenir à la population des hommes ayant des rapports avec des hommes (HSH) ou des femmes trans, avec des antécédents d’IST.

Une approche ciblée qui repose principalement sur les résultats des études ayant évalué l’efficacité du traitement sur ces populations. La DoxyPEP ne sera pas recommandé à d’autres personnes, faute de données suffisantes pour d’autres populations, et pour éviter une trop large diffusion de la doxycycline.

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