Dans le monde, les actions déployées par les acteurs de la lutte contre le sida ont rendu possible des avancées que l’on n’imaginait pas. Les nouvelles infections par le VIH chez les adultes ont diminué de 11 % depuis 2010 et de 47 % chez les enfants. Pourtant, et c’est bien là le paradoxe qu’il nous faut soulever ensemble, alors que les moyens de faire reculer cette épidémie existent, non seulement celle-ci ne recule pas partout, mais elle progresse dans certaines régions et au sein de certaines populations.
Aujourd’hui, à peine plus d’une personne sur deux vivant avec le VIH dans le monde a accès aux antirétroviraux qui permettent de vivre et de protéger ses partenaires. Pour les enfants – comme pour les jeunes femmes -, la situation reste critique, avec 160 000 nouvelles contaminations par le VIH en 2016 et seulement 43 % des enfants séropositifs sous antirétroviraux. Les groupes les plus discriminés continuent partout de payer un lourd tribut à l’épidémie. Et cette dernière flambe dans certains pays d’Afrique ou d’Europe de l’Est.
Alors que de nouveaux outils apparaissent, ils peinent encore trop souvent à se diffuser largement sur le terrain. Les freins sont politiques, économiques et sociaux. Sans une volonté politique réaffirmée, les financements permettant de poursuivre les progrès engagés se tarissent et menacent déjà les victoires obtenues de haute lutte face au VIH. Sans un changement, également, des regards portés par la société sur les personnes séropositives, l’accès au dépistage, à la prévention et aux soins restera l’apanage de quelques-uns.
C’est aussi le sens de l’appel de notre campagne, pour cette nouvelle édition du Sidaction: qu’un seul des acteurs engagés dans la lutte contre le sida abandonne et c’est le VIH qui gagnera la bataille. Nous ne pouvons en aucun cas reculer face au VIH et c’est ce que nous voulons donner à voir avec les articles de ce numéro qui vous emmèneront sur les pas des chercheurs et des acteurs de terrain, en France et à l’étranger.