vih Edwin Cameron : une vie plus juste

30.03.19
Amélie Weill
3 min
Visuel Edwin
Cameron : une vie plus juste

À chacune de ses prises de parole, la foule percute. Il faut dire que l’homme impressionne, que ce soit par sa taille, son expérience ou son humanité. Edwin Cameron est né en 1953, à Pretoria (Afrique du Sud). Ses jeunes années, vécues dans un foyer pour enfants, sont difficiles, mais le juge relativise : « J’ai grandi dans la pauvreté, mais avec de l’amour, et ma couleur de peau m’a permis de m’en sortir. » Il entrera en effet, grâce à une bourse, dans un excellent collège et une très bonne université, tous deux uniquement réservés aux Blancs. Des études qui lui permettent d’aller à Oxford, mais qui lui laissent l’amertume de ces privilèges conférés par un « système de supériorité des Blancs et de subordination des Noirs ». Une injustice qui le pousse à devenir avocat. 

Un engagement au long cours

À 14 ans, il prend conscience de son homosexualité dans la honte et l’inquiétude. Mais bientôt le mouvement LGBT s’affirme et revendique ses fiertés. Edwin Cameron marche alors à ses côtés et se spécialise dans la défense des droits de l’homme. Sur le terrain du militantisme, comme sur le front de sa carrière, il se bat « pour la justice, la dignité et l’équité pour tous ». À 41 ans, il est nommé juge à la Haute Cour d’Afrique du Sud par Nelson Mandela. Edwin Cameron vit alors avec le VIH depuis dix ans. « C’était un secret terrifiant, j’ai vécu, travaillé, ri et aimé tout en craignant son ombre. » En 1997, les traitements antirétroviraux, que sa condition lui permet de payer, vont tout changer.

Pour l’égalité des droits

Un an plus tard, le meurtre de Gugu Dlamini, une travailleuse du sexe tuée à cause de sa séropositivité, le décide à parler du VIH. Il sera le premier personnage public du pays à dévoiler officiellement son statut sérologique, « pour lutter contre la discrimination et obtenir l’égalité des droits et l’accès au traitement pour tous ».

Depuis, si la situation pour les personnes vivant avec le VIH en Afrique du Sud a progressé (près de 4,5 millions de personnes sur plus de 7 millions infectées par le VIH bénéficient d’un traitement gratuit), « la stigmatisation et la honte intériorisée – la plus invalidante – sont toujours très fortes ». Alors, Edwin Cameron poursuit ses combats, notamment contre la criminalisation du VIH. La force de cet engagement immense, il la puise chez « ces personnes sans privilèges ni protection, qui font face à la persécution, aux arrestations, à la violence et à la mort ». Le courage comme ligne de conduite, pour plus de justice et d’égalité.

Agissez
Pour lutter contre le VIH/sida
Je donne
45€

Pour informer
24 personnes
sur le dépistage.

Faire un don
hearts

Pour contribuer à lutter contre le VIH

Nos actus

Toutes les actus
Restez informés En vous inscrivant à la newsletter
Vous acceptez que cette adresse de messagerie soit utilisée par Sidaction uniquement pour vous envoyer nos lettres d’information et nos appels à la générosité. En savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Partagez,
likez,
tweetez
Et plus si affinités