En Afrique aussi on vieillit avec le VIH En 2013, l’Onusida soulignait que « pour la première fois depuis le début de l’épidémie, le pourcentage des adultes vivant avec le VIH âgés de 50 ans et plus a atteint le seuil de 10 % dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ». Ce pourcentage est certes inférieur à celui des pays à revenu élevé où environ 30 % des personnes vivant avec le VIH ont plus de 50 ans. Cependant, dans les pays défavorisés, l’espérance de vie des personnes infectées ne cesse également de progresser. En Afrique du Sud, entre 2009 et 2011, elle est ainsi passée de 56,5 à 60 ans.
Dans le continent africain comme ailleurs, ces « seniors » sont souvent des personnes contaminées de longue date. Mais il existe aussi des cas d’infections récentes. L’Onusida estime ainsi à 100 000 le nombre de personnes de 50 ans ou plus vivant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire qui contractent chaque année le VIH. Les trois quarts d’entre elles (74 %) vivent en Afrique subsaharienne. « Cela s’explique peut-être par le fait que les personnes de plus de 50 ans, en particulier les femmes, ne sont pas des cibles prioritaires dans les campagnes de prévention », explique la sociologue Maïmouna Sanou, qui prépare une thèse de doctorat sur la prise en charge des personnes âgées vivant avec le VIH à Bobo Dioulasso (Burkina Faso). « Tant qu’elles sont en âge d’avoir des enfants, beaucoup de femmes se protègent pour éviter une grossesse non désirée. Mais à la ménopause, très peu continuent à le faire et certaines sont contaminées par leur mari », ajoute-t-elle
