« Quand les personnes sous traitement sont bien informées sur l’intransmissibilité du VIH, par une source fiable, médicale ou associative par exemple, cela change leur rapport à leur corps et à leurs partenaires, et cela améliore nettement leur qualité de vie sexuelle. Ne plus se considérer comme une “bombe vivante” peut permettre de se dévoiler, de retrouver du lâcher-prise dans sa sexualité et de ne plus être dans une situation de veille permanente. Certains patients en couple sérodifférent ont des angoisses résiduelles de transmission et souvent c’est le (ou la) partenaire qui est demandeur de la levée de la protection. Mais lorsque les personnes atteintes par le VIH réussissent à s’approprier cette information, cela change leur vie : elles s’autorisent une intimité affective, émotionnelle et sexuelle qu’elles ne connaissaient plus depuis longtemps, voire qu’elles n’avaient jamais connue.
Encore faut-il qu’elles aient accès à une information claire. Or beaucoup de professionnels de santé parlent de risque “théorique”, “faible”, “négligeable”, bref, des termes flous… quand ils abordent le sujet.
On a besoin, comme dans d’autres pays, de recommandations officielles à destination des médecins avec un positionnement plus tranché sur le discours à tenir. Et Santé publique France devrait lancer des campagnes nationales “I = I” afin de faire reculer la peur et la stigmatisation. »