Zoom sur ses principaux enseignements
Les personnes originaires d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes sont fortement touchées par le VIH et le virus de l’hépatite B (VHB). Ainsi, en 2016, en France, elles représentaient 30 % des nouveaux diagnostics d’infection par le VIH, contre 15 % – soit deux fois moins – chez les hétérosexuels nés en France.
Réalisée entre mai et juillet 2016, l’AfroBaromètre 2016 a porté sur 1 283 Afro-Caribéens d’Île-de-France, âgés en moyenne de 34 ans. Chaque participant a répondu à un questionnaire sociocomportemental et a bénéficié, à la différence de l’AfroBaromètre 2011, d’un dépistage du VIH et du VHB sur papier buvard.
La prévalence du VIH dans le groupe étudié (1,6 %) était proche de celle déclarée dans l’AfroBaromètre 2011 (1,9 %). Mais, point important, alors que les infections par le VIH parmi les Afro-Caribéens ont longtemps été considérées comme quasi exclusivement hétérosexuelles, elles se sont avérées ici plus fréquentes parmi les HSH : 15 % étaient contaminés, contre 2 % des bisexuels et 1,5 % des hétérosexuels, « Ce fort taux appelle à des mesures urgentes pour les HSH afro-caribéens », insiste Christine Larsen, épidémiologiste à Santé publique France et coauteure de l’enquête.
Concernant le recours au dépistage du VIH, pas moins de 38 % des Afro-Caribéens séropositifs méconnaissaient leur statut. Et l’enquête de conclure que les recommandations en faveur d’un dépistage annuel pour les Afro-Caribéens semblent « insuffisantes » et qu’un « dépistage pluriannuel » serait plus adapté.
Pour ce qui est du VHB, il concernait 5,1 % des personnes testées ; 77 % ignoraient leur statut. « Le sous-dépistage est donc encore plus important pour le VHB que pour le VIH, souligne Christine Larsen. Ici, nous plaidons notamment pour le développement de Trod combinant le dépistage du VIH à celui des hépatites B et C. »