Ensemble, protégeons tous les amours 
Cette année, Sidaction défilera au côté des LGBT+ lors de la Marche des fiertés. Aujourd’hui plus que jamais, les discours de haine, les discriminations font le lit de l’épidémie de VIH.
Pour la première fois, Sidaction défile pour la Marche des fiertés. Cette participation intervient à un moment particulier, après deux ans d’une crise épidémique qui a durement affecté la communauté LGBT+. Deux ans qui ont déstructuré la sociabilité de beaucoup, isolé les plus faibles, fragilisé les plus précaires, relégué toutes les minorités et, trop souvent, enrayé les vies sentimentales et sexuelles.
Certes, cette marche offre une belle occasion de se retrouver, mais elle ne peut cacher la violence avec laquelle les mesures pour contrer l’épidémie de COVID ont affecté les minorités sexuelles et de genre. Les conclusions du dernier rapport d’SOS Homophobie sont, à ce titre, très inquiétants, pointant l’isolement, les violences, intrafamiliales notamment, et les discours stigmatisants subis par les LGBT+.
Oui, le PACS, le mariage, l’ouverture de la PMA aux personnes lesbiennes ont constitué des avancées pour les LGBT+. Malgré tout, l’homophobie, les discours haineux envers les minorités sexuelles et de genre n’appartiennent pas au passé : ils s’expriment encore de toute part. Aujourd’hui, en France, il n’est toujours pas évident d’être gay, lesbienne, bisexuel.le ou une personne trans. Toujours pas évident de n’être pas hétérosexuel.le ou cisgenre.
Ce climat de défiance perpétuel a des conséquences. Des conséquences sur la santé mentale des LGBT+, dont on sait qu’iels sont plus à risque de se suicider ou de vivre un épisode dépressif majeur dans leur vie. Des conséquences sur leur santé tout court : ce n’est plus à prouver, les discriminations, la stigmatisation, et la peur de s’accepter qui en découle, expose au VIH.
Des remèdes à la haine existent pourtant. Le premier implique les plus jeunes, un fil rouge du plaidoyer mené par Sidaction. Il passe par la sensibilisation en milieu scolaire, en appliquant véritablement la loi de 2001 qui oblige à dispenser, au cours de la scolarité, trois séances annuelles d’éducation à la sexualité. Ou plutôt, c’est le souhait de Sidaction, aux sexualités, en appréciant cette pluralité comme une source de plaisir et jamais comme une honte.
Loin des caricatures qui en sont faites, cet enseignement doit être émancipateur, engagé contre les stéréotypes. Il doit permettre à chacun d’accepter toutes les sexualités, en particulier la sienne, et de respecter les genres dans lesquels chacun.e se reconnaît. Accepter, s’accepter, reconnaître, se reconnaître, pour mieux s’épanouir sexuellement. C’est la clé d’une bonne santé sexuelle, et un levier puissant pour lutter contre le VIH.
La participation de Sidaction à la Marche s’inscrit dans ce combat. Celui de la visibilisation salutaire, de la célébration joyeuse de toutes les sexualités, du rejet de la « naturalité » supposée de l’hétérosexualité et des genres. C’est à cette condition qu’enfin, un jour prochain, toutes les personnes LGBT+ pourront vivre sereinement et que seront protégés leurs amours. Tous leurs amours.
