vih Essai Quatuor : un pas de plus vers l’allègement thérapeutique

18.12.19
Angeline Rouers
3 min

Un allégement thérapeutique est possible dans certaines mesures

En juillet 2019, à Mexico, s’est tenue la 10e conférence de l’International AIDS Society (IAS), réunissant les acteurs internationaux de la lutte contre le sida. Roland Landman, médecin chercheur à l’hôpital Bichat (Paris), y a présenté les résultats de l’essai ANRS-Quatuor de phase III, mené sur 647 patients . Les volontaires ont d’abord pris leur traitement quotidiennement, puis, une fois leur charge virale contrôlée pendant un minimum d’un an, ils ont soit poursuivi un traitement sept jours sur sept, soit passés à un traitement quatre jours sur sept (318 patients ont finalement été inclus dans chaque groupe, soit un total de 636 personnes). Après 48 semaines, aucune différence significative n’est apparue entre les deux groupes : 95,6 % des patients en traitement 4/7 ont bien contrôlé leur charge virale, contre 97,2 % pour ceux soumis à un traitement quotidien. Les effets secondaires ont également été les mêmes dans les deux groupes. Une légère amélioration de la fonction rénale a même été rapportée dans le groupe ayant suivi la stratégie de traitement 4/7. Restait une question majeure : qu’en est-il de la résistance aux traitements ?

Muter pour résister

C’est la stratégie du VIH afin d’échapper à sa suppression par les traitements. Rappelons que les traitements antirétroviraux (ARV) sont généralement constitués de trois molécules ciblant des classes de protéines du VIH différentes (nucléase, intégrase, transcriptase inverse, etc.). En se répliquant, le virus est capable de muter un gène codant pour l’une de ces protéines, ce qui peut rendre la molécule antirétrovirale inefficace. La thérapie doit alors être ajustée, mais les cliniciens sont limités par le nombre de molécules qui existent sur le marché. De nouvelles molécules sont cependant en développement et sont rendues disponibles régulièrement. Les chercheurs soulignent d’ailleurs la nécessité de développer de nouvelles classes d’ARV – ciblant d’autres protéines du virus – de façon à élargir le champ d’action contre le VIH.

Allègement thérapeutique et résistance : un risque à prendre en compte

Les études montrent qu’une prise continue du traitement limite l’apparition de résistances. En effet, le traitement permet de supprimer la réplication du VIH, limitant ainsi ses chances d’insérer une mutation lors du processus. La question est donc légitime et cruciale : l’allègement à quatre jours sur sept peut-il favoriser la résistance au traitement ? Un autre essai d’allègement, avec une monothérapie de dolutégravir en prise quotidienne (essai Moncay), a été stoppé pour ces raisons. L’essai Quatuor fait cependant état d’un nombre mineur de cas de résistance (4 cas parmi les 10 cas d’échec viral sur les 636 patients). Le suivi d’une thérapie quatre jours sur sept permettrait de contrôler efficacement la charge virale, même pendant les trois jours sans prise du traitement, limitant ainsi les risques de résistance. 

Les résultats de l’essai ANRS-Quatuor sont la preuve qu’un allégement thérapeutique est possible dans certaines mesures. Un suivi sur 48 semaines supplémentaires évaluera le succès sur le long terme et sera déterminant afin que la stratégie soit proposée à plus grande échelle. En outre, en plus d’améliorer la qualité de vie du patient, la prise quatre jours sur sept réduirait le coût du traitement de 43 %.

Agissez
Pour lutter contre le VIH/sida
Je donne
45€

Pour informer
24 personnes
sur le dépistage.

Faire un don
hearts

Pour contribuer à lutter contre le VIH

Nos actus

Toutes les actus
Restez informés En vous inscrivant à la newsletter
Vous acceptez que cette adresse de messagerie soit utilisée par Sidaction uniquement pour vous envoyer nos lettres d’information et nos appels à la générosité. En savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Partagez,
likez,
tweetez
Et plus si affinités