Des signes encourageants, mais timides
En France, le nombre de cas d’infection par le VIH diagnostiqués a diminué de 5 % entre 2013 et 2016. Il est passé de 6 325 à environ 6 000. Cette évolution s’inscrit dans une tendance générale à la baisse observée depuis 2004, où ce nombre culminait à 7 935.
Le nombre de dépistages réalisés en laboratoire a évolué de 4 %, passant d’environ 5,2 millions à 5,4 millions entre 2013 et 2016, sachant que les tests en laboratoire représentent la grande majorité des diagnostics réalisés en 2016 (97,6 %, contre 1,4 % pour les autotests vendus en pharmacieet 1 % pour les tests rapides d’orientation diagnostique [Trod]).
Pas de baisse des contaminations chez les HSH
Ceci dit, ces signes encourageants concernent surtout les hétérosexuels.Ainsi, le nombre de découvertes reste stable chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), avec 2 600 découvertes en 2016. De fait, les HSH et les hétérosexuels nés à l’étranger – dont 75 %, en Afrique subsaharienne – restent les deux groupes les plus touchés, avec, respectivement, 44 % et 39 % des découvertes en 2016, contre 15 % pour les hétérosexuels nés en France. Les usagers de drogues injectables représentent 1 % des nouvelles infections dépistées.
Renforcer le dépistage
Pour ce qui est du diagnostic, 43 % des découvertes de séropositivité réalisées en 2016 concernaient des personnes qui ont déclaré n’avoir jamais été testées auparavant. Ce taux était de 26 % chez les HSH et de 58 % chez les hétérosexuels nés à l’étranger. Or pour ces deux groupes, le dépistage doit être réalisé régulièrement : respectivement, tous les trois mois et tous les ans. « Le dépistage du VIH doit donc encore être intensifié dans les populations les plus exposées afin de réduire la proportion de ceux qui ignorent leur séropositivité », souligne Santé publique France.
À noter : les HSH restent aussi fortement touchés par les infections sexuellement transmissibles bactériennes. Si le nombre de cas de syphilis est resté stable en 2016, 70 % des infections à gonocoque et plus de 90 % à Chlamydia trachomatis concernent cette population. « Le dépistage régulier des IST bactériennes, couplé à celui du VIH, reste indispensable dans une approche globale de santé sexuelle », conclut Santé publique France.