François Hollande maintient la contribution de la France au
Fonds mondial Le président de la République a annoncé que la France consacrerait 360 millions d’euros par an au Fonds mondial pour les trois prochaines années.
Quelques mois avant la Conférence décisive de reconstitution du Fonds mondial qui se tiendra en septembre à Montréal, François Hollande était attendu au tournant par les acteurs de la lutte contre le VIH/sida. Il les a finalement éclairés ce dimanche 26 avril en clôture du festival Solidays sur « l’engagement sans faille de la France dans le combat contre les grandes pandémies » : un communiqué de l’Elysée a annoncé le maintien de la contribution française pour la période 2017-2019. 1,08 milliard d’euros ont été ainsi promis, à hauteur de 360 millions d’euros par an.
« Deuxième donateur du Fonds mondial, la France est aussi le premier soutien financier de la centrale d’achat de médicaments UNITAID, grâce aux financements innovants pour le développement », a rappelé le président. Il a également appelé « à la mobilisation générale de la communauté internationale, afin que la conférence de reconstitution du Fonds mondial pour les trois prochaines années, prévue le 16 septembre à Montréal soit un succès et permette de sauver des millions de vies ». François Hollande s’est entretenu à ce sujet ce lundi 27 juin Bill Gates, dont la fondation participe à l’aide au développement en matière de santé : « Bill Gates a vivement salué cet effort très important, qui confirme la place de la France parmi les principaux bailleurs en santé dans le monde », précise le communiqué.
L’annonce de François Hollande a été rapidement saluée par le Collectif Santé Mondiale, qui regroupe plusieurs associations dont Sidaction :
« La contribution de la France permettra de sauver 648 000 vies et de prévenir 24,8 millions de nouvelles infections.» indique Bruno Rivalan, directeur France d’Action Santé Mondiale.
« En faisant le choix d’allouer 1,08 milliard d’euros pour la période 2017-2019, soit 360 millions d’euros par an, la France prouve qu’elle veut rester un des leaders mondiaux en faveur de la santé des plus vulnérables.» selon Pierre Bergé*, président de Sidaction.
Le collectif s’est tout de même montré prudent, à travers la voix de Sandra Lhote-Fernandes, responsable santé chez Oxfam France : « Cette annonce politique importante doit se traduire immédiatement dans le projet de budget pour 2017 actuellement en préparation. Nous resterons aussi vigilants sur le fait que la France honore la totalité de son engagement actuel d’ici décembre 2016.»
Coalition Plus, Aides et Act Up Paris, qui militaient quant à elles en faveur d’une augmentation de la contribution française, n’ont pas caché leur déception face à ce choix : « Les associations exhortent François Hollande à se ressaisir en annonçant une augmentation de la contribution de la France. » Pour Hakima Himmich, présidente de Coalition Plus, « le Fonds mondial finance la moitié des traitements anti-rétroviraux dans le monde. C’est aussi l’une des seules institutions internationales qui financent des programmes d’accès aux droits et à la santé pour les populations clés, y compris dans les contextes où elles sont criminalisées. Investir dans le Fonds mondial est le meilleur moyen de lutter contre l’épidémie. »
Une annonce saluée… et décriée
* Pierre Bergé est également le directeur de la publication de Transversal.
