HIV R4P 2016 : focus sur la « queue » des traitements injectables

En 2014, lors de la première édition de la conférence HIVR4P, les traitements injectables à longues durée d’action pour la prévention du VIH étaient déjà dans les pipelines. Depuis, les analyses se sont multipliées. Ainsi dans les travaux présentés par Susan Ford (PAREXEL International, Durham, Etat Unis) l’objectif était de caractériser la diminution de concentrations du cabotégravir dans l’organisme après l’arrêt des injections. Le cabotégravir est un inhibiteur d’intégrase injectable prometteur, toutefois, un des éléments à prendre en compte est sa concentration dans l’organisme qui va diminuer progressivement à l’arrêt des injections. Le problème est l’apparition de résistances. Si le traitement est interrompu, la persistance dans l’organisme de produit à une trop faible quantité pour avoir une action préventive peut entrainer l’apparition de virus résistant en cas d’infection par le VIH. 

L’étude se situe dans le cadre de l’essai ECLAIR qui a évalué l’innocuité et l’acceptation du cabotégravir 800 mg (127 participants au total). Les injections ont eu lieu toutes les 12 semaines et il y a eu 3 injections en tout. Le médicament a été bien toléré. Sa demi-vie – c’est-à-dire, le temps nécessaire pour que la concentration plasmatique d’un médicament diminue de moitié – a été estimée à 18 jours après la première injection et à 40 jours après la troisième injection. Mais le traitement est resté détectable dans l’organisme chez 17 % des participants 52 semaines après la dernière injection. Ce résidu de médicament dans l’organisme qui diminue lentement est nommé la « queue ». Cela suggère la possibilité de l’apparition de résistance chez un nombre considérable de patients dans une phase d’arrêt du cabotégravir justifiant l’utilisation d’une autre méthode de prévention pendant cette période, comme la PrEP en comprimé.