Parce qu’au moins 30 % des agressions subies par des travailleur·euse·s du sexe sont le fait d’agresseurs en série, signaler ces derniers auprès des personnes concernées était devenu une nécessité.
Sur le modèle du site anglais National Ugly Mugs, Médecins du monde a lancé en juin dernier un site Internet baptisé « Jasmine », comme le programme éponyme de l’association.
Décliné en dix langues, l’outil propose un système d’alerte dressant, dans le cadre autorisé par la loi, le signalement des agresseurs (description physique, numéro de téléphone, plaque d’immatriculation du véhicule, etc.) auprès des travailleur·euse·s du sexe inscrit·e·s sur le site par cooptation et aux associations qui leur viennent en aide.
« Le second objectif du site est de faciliter l’accès aux soins et aux droits des travailleur·euse·s du sexe agressé·e·s en les informant dans leur langue de leurs droits et en générant une feuille de liaison en français qui pourra être présentée aux médecins des urgences afin d’initier le plus rapidement possible un traitement postexposition par exemple », précise Sarah-Marie Maffesoli, coordinatrice du programme pour Médecins du monde.
Si seule une cinquantaine de travailleur·euse·s du sexe sont actuellement inscrit·e·s, les premiers retours sont enthousiastes et Médecins du Monde espère toucher plusieurs centaines de personnes d’ici à la fin de l’année, puis, in fine, plusieurs milliers. À suivre.