L’amour au cœur du Louvre-Lens

Comment ont évolué les manières d’aimer tout au long de l’histoire ? La question sera au coeur de l’exposition « Amour » présentée au musée du Louvre-Lens. « En explorant l’histoire de la relation amoureuse, l’exposition aborde notamment le sujet du plaisir et de la sexualité. Or je suis très attachée à ce que la programmation culturelle et événementielle qui accompagne chacune de nos expositions puisse faire écho à des thématiques actuelles. La collaboration avec Sidaction permet de rappeler des messages essentiels sur le plan de la prévention des infections sexuellement transmissibles », indique Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens.

De la manière d’aimer

Bâtie autour de 250 oeuvres, l’exposition se propose décrire une « histoire des manières d’aimer », depuis le péché originel jusqu’à la quête de liberté. « Cette histoire d’amour évoque tour à tour l’adoration, la passion, la galanterie, le libertinage ou encore le romantisme. Elle montre comment, partant d’une stigmatisation du féminin, chaque époque a réhabilité successivement la femme, l’amour, la relation, le plaisir et le sentiment, pour aboutir à l’invention de l’amour libre », souligne le musée.

Parmi ces oeuvres, on peut citer des objets précieux du Moyen Âge, des peintures de Memling, Fragonard, Delacroix ou encore des sculptures de Rodin, Claudel et Niki de Saint Phalle. L’exposition ne présente aucune oeuvre directement liée au VIH/sida. « Cela ne veut pas dire que nous ignorons l’importance de la maladie et son impact dans l’histoire des relations amoureuses. Il est clair que l’arrivée de l’épidémie a marqué une sorte de coup d’arrêt dans ce mouvement de recherche de liberté amoureuse annoncé durant les Trente Glorieuses » indique Zeev Gourarier, commissaire de l’exposition et directeur scientifique et des collections du Mucem, à Marseille.

Selon lui, on peut recenser différentes cycles dans les manières d’aimer au cours de l’histoire : « Il y a eu la Renaissance paillarde, le XVII^e siècle puritain, le XVIII^e siècle libertin, le retour en arrière du XIX^e siècle, puis un mouvement de liberté au XX^e siècle, qui a connu une sorte de retour de bâton avec l’arrivée du sida ».