Santé Publique France (ex-InVS) a dévoilé ce lundi 28 novembre les données épidémiologiques les plus récentes sur l’infection par le VIH en France. Voici ce qu’il faut en retenir.
Une centaine d’acteurs de la lutte contre le VIH/sida était réunie ce lundi dans les locaux de Santé Publique France pour découvrir, à l’occasion du 1er décembre, les nouveaux chiffres concernant le dépistage du VIH en France, les découvertes de séropositivité et les diagnostics de sida pour l’année 2015. L’épidémiologiste Françoise Cazein en a présenté les points clés.
- 6000 personnes ont découvert leur séropositivité en France en 2015. Ce nombre a malheureusement cessé de diminuer depuis quatre ans.
- Le mode de transmission le plus fréquent reste par rapport hétérosexuel (54% des découvertes).
- Les régions les plus touchées restent les Départements Français d’Amérique (DFA) et l’Ile-de-France, qui concentre à elle seule 42% des découvertes de séropositivité. Trois autres régions se distinguent, à savoir la région PACA, l’Alsace et le Centre, même si elles sont en dessous de la moyenne nationale en termes de taux de découverte de séropositivité.
- 1600 personnes ont découvert leur séropositivité à un stade avancé de l’infection par le VIH (sous le seuil de 200 CD4 ou au stade sida), soit 27% des découvertes de séropositivité.
- Les deux groupes les plus touchés les plus touchés par l’épidémie restent :
- les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) (43% des découvertes) : le nombre de découvertes a cessé d’augmenter et la moitié d’entre elles sont précoces, permettant une prise en charge optimale de l’infection par le VIH. Mais, la part de diagnostics à un stade avancé ne diminue plus, et les co-infections par les IST (principalement syphilis et gonocoque) sont fréquentes. Plus inquiétant, les jeunes HSH de moins de 25 ans représentent un quart des diagnostics.
- Les personnes nées à l’étranger ayant des rapports hétérosexuels (dont les ¾ sont originaires d’Afrique subsaharienne) (38% des découvertes) : ce sont majoritairement des femmes (60%) et l’on sait qu’un tiers d’entre elles sont diagnostiquées à un stade avancé de l’infection. Les données (1) montrent surtout, comme dans le cadre de l’étude Parcours, qu’un tiers d’entre elles ont probablement été contaminées en France.
Découvertes de séropositivité
- L’activité de dépistage est en légère hausse en France, avec 5,4 millions de tests réalisés en 2015.
- Les tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) et les sérologies anonymes réalisées en CeGIDD ne représentent qu’une petite partie de cette activité globale. Mais leurs taux de positivité sont 2 à 4 fois plus élevé que pour les tests classiques en laboratoire, ce qui démontre leur efficacité à toucher des personnes particulièrement exposées au risque de l’infection par le VIH.
- Près de 90 000 autotests ont été vendus entre septembre 2015 et septembre 2016.
- Dans ce contexte, la part des diagnostics précoces tend à augmenter en 2015, et s’élève à 39 %.
Et Françoise Cazein de conclure : « Le dépistage du VIH doit encore être intensifié dans ces populations afin de réduire la proportion de ceux qui ignorent leur séropositivité », qui s’élève en 2015 à environ 25 000 personnes selon les chiffres de l’épidémiologiste Virginie Supervie. Poursuivre les incitations au dépistage dans le cadre d’une offre diversifiée en termes d’outils comme de lieux s’avère donc indispensable pour parvenir à enfin faire diminuer le nombre de découvertes de séropositivité en France. Mais cela passera également par une prévention intégrant tous les outils désormais à disposition : préservatifs masculin et féminin, dépistage et traitement du VIH et des IST, PrEP, TPE et TasP.
Dépistage
- Issues de l’analyse de sérotypage.