vih Le VIH, une aggravation de la précarité

12.10.17
Romain Loury
2 min

Résidant à 60 % en Île-de-France, les migrants originaires d’Afrique subsaharienne forment la deuxième population la plus touchée par le VIH, après les homosexuels. Coordonnée par Annabel Desgrées du Loû et France Lert, du Centre population et développement2, avec le soutien de l’ANRS, l’enquête Parcours, menée en 2012 et 2013 auprès de 2 468 personnes, vient éclairer les effets croisés de la précarité et des infections par le VIH et l’hépatite B.

L’ouvrage montre qu’entre 35 % et 49 % des migrants vivant avec le VIH l’ont acquis en France. Le plus souvent lors des premières années qui ont suivi leur l’arrivée, période qui se caractérise par une grande insécurité (accès à un travail, à un logement et aux soins, démarches administratives, etc.). Selon les chercheurs, ce dont les migrants ont besoin pour se protéger du VIH, « c’est de pouvoir y penser. Or cela n’est possible qu’une fois qu’ils sont libérés de l’extrême insécurité, de l’angoisse liée à des démarches administratives lourdes et à l’issue incertaine, du souci d’avoir un toit pour dormir ».

De manière contre-intuitive, le diagnostic du VIH ne favorise pas la perte d’activité professionnelle. L’amélioration de la prise en charge a « permis une amélioration de l’état de santé général, ce qui permet aux personnes touchées de rester dans l’emploi après le diagnostic », avancent les auteurs. À défaut de conséquences sociales notables, l’impact psychologique du diagnostic demeure fort, avec une « détérioration importante du bien-être perçu », inchangée malgré l’arrivée des trithérapies en 1996. « Il est possible que la connaissance de l’amélioration des traitements ne suffise pas à atténuer le poids d’être atteint d’une infection à vie et encore associée à des représentations négatives dans la population africaine, comme d’ailleurs en population générale », jugent les chercheurs.

Notes

1 – Parcours. Parcours de vie et santé des Africains immigrés en France, éd. La Découverte, coll. « Recherches », juillet 2017

2 – Université Paris-Descartes, Institut de recherche pour le développement.

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