Un arrêté daté du 21 août annonce la mise à disposition gratuite de l’autotest, pour les personnes fortement exposées au VIH, dans des structures associatives et médicales habilitées.
« L’autotest VIH doit être gratuit et libre d’accès. » Fin juin, plusieurs associations exhortaient l’Etat à agir pour permettre de diffuser le plus largement possible ce nouvel outil de dépistage, coûtant aujourd’hui entre 25 et 28 euros en pharmacie. Un grand pas vient d’être fait avec un arrêté, publié le 21 août au Journal officiel, détaillant les conditions de délivrance de l’autotest. Rappelant que « compte tenu de la disponibilité de traitements antirétroviraux (ARV) efficaces, la connaissance de son statut sérologique le plus tôt possible présente pour la personne un intérêt individuel et collectif », le texte stipule que « peuvent bénéficier gratuitement des autotests de détection de l’infection à VIH » trois catégories de personnes :
- « les populations fortement exposées au risque de transmission du VIH et pour lesquelles des prises de risque à répétition sont identifiées. Pour ces personnes, l’autotest VIH peut servir pour réaliser un « dépistage intermédiaire » entre deux dépistages par sérologie ou par TROD ;
- les personnes qui ne veulent pas entrer dans le système actuel de dépistage ou qui sont réticentes à effectuer un dépistage ;
- les personnes pour lesquelles l’accès aux services de soins est rendu particulièrement difficile du fait de leur situation de précarité administrative, socio-économique ou d’isolement géographique. »
Les autotests pourront désormais être délivrés par les CeGIDD, les structures habilitées à réaliser des TROD et les centres d’addictologie. La Direction Générale de la Santé (DGS) n’a pour l’instant pas donné de directive sur le financement de cette mise à disposition. Selon AAZ, fabricant de l’autotest distribué en France, celui-ci devrait fonctionner sur le même modèle que pour le TROD : après dépôt d’un dossier, les structures habilitées à délivrer l’autotest recevront une subvention de l’ARS leur permettant l’achat du matériel.
Il s’agit d’une bonne nouvelle en termes de prévention, le dépistage consistant une étape clé. Mais nul ne sait pour l’instant si les structures pourront bénéficier de moyens supplémentaires pour l’accompagnement autour de l’autotest, qui sera délivré après un premier entretien dont les modalités sont longuement détaillées par l’arrêté.