« Les luttes contre le VIH et les VBG vont de pair »

Transversal Mag : Pourquoi avoir publié ce guide ? 

A.P. : Au départ, comme beaucoup de guides publiés par Sidaction, ce livret est né d’une série de formations que nous avons menées auprès de 3 associations au Maroc et au Cameroun. Ces formations nous ont permis de constater que, bien que conscientes des enjeux autour de la question des VBG, les associations étaient peu outillées pour y répondre et mettre en place des activités concrètes. En ce sens, nous avons voulu pallier un besoin d’informations contextualisées, adaptées aux différents pays, aux différents terrains et aux situations spécifiques des usagers des programmes VIH. 

T. : Que trouve-t-on dans ce guide ? 

A.P. : En premier lieu, pour sensibiliser à la magnitude du phénomène, le guide fait le point sur les enjeux de santé publique autour des VBG et de l’épidémie à VIH, en rappelant un certain nombre de données particulièrement préoccupantes. Le guide s’attache par ailleurs à cadrer le sujet des VBG dans le contexte spécifique du VIH. Pour mieux comprendre de quoi il s’agit, il propose des définitions, décline et précise les types de violences rencontrées, en pointe les causes et les conséquences. Finalement, et c’est tout l’objet de cette publication, elle propose des recommandations pratiques pour permettre aux structures qui souhaitent s’emparer du sujet de mettre en place des activités de prévention et de prise en charge des personnes survivantes de VBG. 

T. : A quel public s’adresse ces recommandations ? 

A.P. : Le public ciblé est plutôt large, l’objectif étant d’abord de sensibiliser aux VBG. Evidemment, le guide s’adresse plus particulièrement aux associations qui interviennent dans la prise en charge des PVVIH ou qui font de la prévention au Sud. Néanmoins, le guide a également pour ambition, grâce au nombreuses références que l’on y trouve, d’accompagner les professionnels de santé et les professionnels psycho-sociaux.

T. : Pourquoi est-il nécessaire de sensibiliser au sujet des VBG ? 

A.P. : L’importance du phénomène des VBG est tel qu’il semble urgent d’adresser le problème. C’est d’autant plus important qu’il s’agit à la base, rappelons-le, d’une violation des droits humains. Les données disponibles s’empilent et toutes pointent l’impact particulièrement négatif de ces violences sur les personnes, bien sûr, tout comme sur l’épidémie à VIH. Aujourd’hui, les VBG sont clairement identifiées comme un facteur d’exposition direct au virus mais également comme un facteur indirect de transmission. En effet, ces dernières constituent, pour les personnes qui vivent avec le VIH, une barrière importante d’accès aux soins, à la santé, aux traitements et, pour les personnes les plus exposées, d’accès à la prévention. En ce sens, la lutte contre le VIH et la lutte contre les VBG vont de pair. 

Le guide Violences basées sur le genre et VIH/Sida : prévenir, identifier, accueillir, prendre en charge, orienter est, dès aujourd’hui, disponible au téléchargement